J’étais à Sarcelles il y a quelques semaines pour assister à une discutions entre gens du cru et ressortissants de l’Est venus débattre sur les émeutes de 2005. Une table ronde organisée par l’association locale Veto et l’Assemblé Européenne des Citoyens (AEC) qui ont eu le bon goût d’émettre dans leur inivitation la possibilité de faire bombance. Soyons honnêtes, quand on m’a parlé de ce débat j’ai surtout retenu les mots buffet et gratuit, termes qui sont à même d’amener un rat de Bondy à déplacer des montagnes. Mon cerveau étant le deuxième organe après mon estomac à diriger ma vie, les problèmes que connaissent les populations de banlieue m’ont aussi conduit dans cette petite épopée.

Beaucoup de choses intéressantes se sont dites, mais la palme revient à ces Ukrainiens, Russes et même cette Palestinienne, nous livrant chacun une perception des évènements de leurs pays respectifs. Je vous livre ici une partie de ces interventions.

Rawan (Arabe Israélienne) : « J’étais à Jérusalem quand j’entends à Al Jazeera : « Paris brûle !! Les Noirs et les Arabes vont brûler l’Élysée !!! » ». On nous explique par la suite que cette situation vient d’une accumulation de racisme et de mauvais traitements, puis soudain tout s’est arrêté, Paris ne brûlait plus.

Tatiana (Russie) : « J’ai appris les évènements par Internet. Dans les médias russes ces émeutes ont été utilisées comme outil de propagande en faveur d’un mouvement contre les immigrants qui croît dans le pays. On a eu peu d’infos concrètes, surtout des interrogations inutiles du style « comment cette situation peut nous arriver en Russie » ? Les étrangers sont accusés de tous les problèmes là-bas, il y a une propagande du gouvernement pour encourager cette état d’esprit ». Idir (à Tatiana) : « Merci pour Stalingrad, ça nous à bien aidé… »

Kirill (Ukraine) : « On n’a pas trop compris la situation, en Ukraine il n’y pas de grands ensembles urbains comme en France, qui plus est le seul problème qu’il y avec les minorités vient des populations tatares déportées par Staline qui revendiquent maintenant des terres dans le pays. Il y parfois des rixes entre eux et certains Ukrainiens. »

Suzanne (relatant les paroles de ses amis d’Azerbaïdjan) : « En revenant de l’aéroport mes amis observaient les cités, on passait devant Bondy Nord, ils ont dit : C’est là où on a brûlé ? C’est là où il y a eu la guerre ? C’est là ou c’est dangereux ? Pourtant les gens ont l’air heureux. Pourquoi ils ont brûlé les magasins ?»

Florent (un Français en Russie) : «L’affaire d’un bus de touristes russes caillassés lors des émeutes est un exemple révélateur du traitement partisan des événements dans les medias russes. Ils ont interrogé les passagers, en ont fait un énorme battage médiatique alors qu’aucun Russe n’a été blessé. Tout ça pour promouvoir des mensonges sur une guerre de civilisation dont les révoltes de banlieues seraient une illustration ».

Jelena (Croate mariée à un Français) : « J’ai vécu en Angleterre plusieurs années. Là-bas, chaque personne est cloisonnée dans sa nationalité, certes c’est plus facile pour quelqu’un d’origine étrangère de monter dans la société mais seulement au sein de sa communauté, en dehors elle se retrouve en net désavantage devant les Anglais de souche. En France c’est pas parfait mais je pense qu’il y a de meilleures conditions, on est plus mélangés. Sur le rapport de la France avec ses populations immigrées il y a une incompréhension anglaise : là bas, on ne comprend pas par exemple tout ce tapage médiatique qu’il y a eut sur le voile. »

Idir Hocini

Idir Hocini

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