Aux Etats-Unis, Obama est dans toutes les bouches, toutes les librairies et tous les magasins de souvenirs. Selon plusieurs analystes, ce candidat est en train de révolutionner les habitudes politiques américaines et son ascension fulgurante en à peine trois ans n’a pas d’égale dans l’histoire du pays. Lorsque nous avons appris qu’il faisait un meeting à Philadelphie en vue de la primaire démocrate qui aura lieu mardi 22 avril en Pennsylvanie, nous avons été comme aimantés par cette nouvelle. Quelques heures de train depuis Washington et nous étions sur les lieux pour assister à un événement qui avait des airs de fête nationale tant la ville de Philadelphie a été chamboulée par l’arrivée du candidat, qui a déplacé plus de 35 000 personnes.

Philadelphie, une ville symbole

Philadelphie est une ville hautement symbolique pour les Américains et pour Obama. C’est ici que les fondateurs ont rédigé la constitution en 1787. « The Independence Hall » où a été signée la constitution  surplombe la place où le sénateur de l’Illinois s’est exprimé. Philadelphie est aussi une ville particulière pour le candidat Obama. Il y a prononcé son fameux discours sur le racisme il y a quelques semaines. Un discours qui l’a relancé alors qu’il était en difficultés. Si Obama est largement majoritaire dans la ville de Philadelphie, il ne l’est pas dans tout l’Etat de Pennsylvanie qui votera mardi prochain. Pourtant en à peine trois semaines, il a considérablement réduit l’écart avec Hillary Clinton. Il n’est plus aujourd’hui qu’à 5 points de sa concurrente (48 % Clinton, 43 % pour Obama et  9% d’indécis). Mais s’il gagne cette primaire, c’est qui sera le candidat démocrate à la prochaine présidentielle face à Mc Cain.

Obama, la rockstar

Dès 14 heures la place de l’indépendance de Philadelphie, sous un soleil de plomb, commence à se remplir. Sur les lieux, des volontaires distribuent des billets, bleus pour les VIP (élus, bénévoles, soutiens financiers) et oranges pour les premiers arrivés. Les mesures de sécurité sont draconiennes et Obama bénéficie de la protection des services secrets comme tous les candidats à l’investiture. Des portiques de sécurité ont été  placés à l’entrée du parc et chaque spectateur est passé au peigne fin. L’attente se fait longue et le soleil met KO quelques personnes. L’ambiance est extrêmement bon enfant. La communauté noire, majoritaire à Philadelphie, s’est largement mobilisée pour venir soutenir son candidat. La sono crache tour à tour du son noir américain (James Brown, Stevie Wonder) et du rock bien blanc. Personne n’est oublié. Will.I.Am, le chanteur des Black Eyed Peas chauffe le public avec un morceau où il demande la justice et l’égalité maintenant sur le refrain “Right here in the USA” repris en choeur par le public.

Lorsque Barack Obama arrive, on a l’impression que ce sont les Beatles qui viennent de monter sur scène. Impeccable, avec une assurance  impressionnante, il fait un discours de 30 minutes, assez général où il se démarque clairement de John Mac Cain et plus encore de Hillary Clinton qu’il met dans le même paquet des « gens de Washington » qui ont laissé le peuple américain s’enfoncer dans la « pauvreté et la détresse ».

Il finit même sa prestation par un petit bain de foule où il vient saluer les spectateurs du premier rang. Nous avons la  chance d’en faire partie.

  
Mohamed Hamidi, Philadelphie

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