Avec son nouveau site « La France est en nous » et un clip qui tourne sur Dailymotion, Fayçal Douhane compte bien faire le buzz et ainsi se créer une place dans le débat qui doit apporter, en novembre prochain, quelques remèdes au Parti socialiste. Très inspirés par le dernier clip de Kery James et par « yes we can », la vidéo de soutien à Barack Obama, les militants PS ont fait appel au rappeur Weeta qui a mis en musique un texte rédigé en vue du congrès de novembre. Entretien avec Fayçal Douhane, l’initiateur du projet.

Le clip s’intitule « la France est en nous ». Quel message comptez-vous délivrer à travers ce texte ?
Nous avons voulu, avec Bariza Khiari et plus de 400 responsables politiques et associatifs, parler d’une question qui avait été très mal abordée par la gauche lors des dernières élections présidentielles, la question de la nation. Le PS était totalement désarmé face à la conception étriquée et communutariste de l’identité nationale portée par le candidat de la droite. Cette question ne doit plus être un tabou pour la gauche car historiquement, elle a été portée par les révolutionnaires en 1789. Ce sont des valeurs intrinsèquement de gauche.

Pourquoi avoir choisi la musique comme moyen de diffusion de votre contribution à la reconstruction du parti socialiste ?

Pour mener une bataille culturelle. La musique rap comme les cultures urbaines souvent méprisées par les élites font partie de notre environnement et nous avions aussi envie de nous adresser aux Français de cette manière qui nous semble être une porte d’entrée efficace pour la lecture de notre contribution. J’écoute très souvent du rap et la force de ce mode d’expression correspond bien à la force que nous vouons donner à notre message.

Ne craignez-vous pas de ne pas être pris au sérieux par vos camarades du PS qui risquent de trouver l’initiative plus sympathique que politique ?
Pas du tout. Depuis sa mise ligne, ce clip déjà été écouté plus de 10 000 fois, c’est donc 10 000 citoyens qui ont entendu notre proposition. C’est déjà une réussite. L’essentiel, c’est qu’un maximum de responsables, de militants politiques, associatifs puissent lire notre contribution pour engager le débat sur le thème de la nation. Derrière ce clip, il y a un site Internet  dans lequel le débat continue. Le rôle des socialistes, c’est avant  tout de s’adresser aux Français et tous les supports doivent être utilisés.

Vous êtes installé à Bagnolet, en Seine-Saint-Denis, un département que vient de remporter le Parti socialiste. Trouvez-vous que les efforts faits par les PS en direction de la diversité y sont suffisants ?
Si en France, un département doit être exemplaire sur cette question, c’est celui de la Seine-Saint-Denis. Ce combat ne fait que commencer. Au prochain congrès, nous serons vigilants pour que la direction du PS de Seine-Saint-Denis soit à l’image de ses habitants. Dans beaucoup de municipalités, des maires adjoints issus de l’immigration ont été élus pour la première fois. D’ailleurs, on peut voir dans notre clip différents adjoints au maire comme Fatima Yadani, Moncef Jendoubi ou encore Ali Zahi élu à Bondy. Je pense qu’avec Claude Bartolone, ce département peut devenir l’un des plus dynamiques de France à condition qu’il y ait rapidement un rééquilibrage financier entre les départements de l’Ouest et ceux de l’Est parisien. La banlieue c’est la France, d’où notre message sur l’identité nationale, plurielle, égalitaire et solidaire.

Propos recueillis par Mohamed Hamidi  

Mohamed Hamidi

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