Soul Kitchen, c’est un restaurant géré par Zinos Kazantsakis, jeune restaurateur à Hambourg (Allemagne). L’enseigne est un clin d’œil à la soul music. Des titres de Quincy Jones et de Kool and the Gang rythment le film. Le personnage principal, interprété par Adam Bousdoukos, est un jeune homme sérieux et parfois à côté de plaque. Dès le début, il apparaît comme un cuisinier maladroit, l’hygiène, c’est pas trop son truc. Il dirige son Soul Kitchen (qui ressemble à un entrepôt) en plein milieu d’une zone industrielle. Un endroit spacieux et désert qui sert aussi de lieu de répétition pour Lutz, le serveur, et son groupe de rock. Ça commence bien…

Après le départ de Nadine (Pheline Roggan), sa petite amie, à Shanghai, tout s’enchaîne. Zinos engage un nouveau cuisinier, Shayn (Birol Unel), un sacré caractériel qui fait fuir sa clientèle par sa gastronomie assez particulière. Quoique… Elle s’avèrera être un sacre coup de pouce au cours de l’intrigue.

Une hernie discale réduit la mobilité de Zinos. Mais il reste déterminé à vouloir rejoindre sa dulcinée en Chine. Erreur ! Il confie ensuite son restaurant à son frère Ellias, Rmiste en costard fraîchement sortie de prison : seconde erreur ! Ellias n’a rien du bad boy, c’est plutôt un gentil voyou. Lucia (Anna Bederke), serveuse au restaurant familial lui tape dans l’œil. Il fera tout pour la séduire et lui prouver que derrière cet ancien détenu se cache un jeune homme fragile et attentionné.

« Soul Kitchen », une comédie comme l’a voulue Fatih Akin, c’est aussi de la tristesse. Ellias perd le restaurant, le bien de son frère, au jeu contre un promoteur immobilier malhonnête, Nadine se trouve un autre petit ami en Chine, et les problèmes de dos s’aggravent pour notre personnage principal qui n’a pas de couverture sociale. On ne tombe pas pour autant dans la noirceur et les pleurs. Tout est traité avec tact, humour et dérision. On se sent proche des personnages qui sont la plupart du temps filmés en plan rapproché.

Un film qui nous dévoile l’univers de la restauration, une façon étonnante de savoir ce qui se prépare dans nos assiettes et nous rappelle nos petits tracas et nos attaches de notre quotidien ; la famille, l’amitié, l’amour, la confiance et la loyauté. Comment préserver son foyer dans un monde de plus en plus imprévisible. Pas étonnant que ce film ait dépassé le million de spectateurs Outre-Rhin.

Au programme : éclat de rire, bonheur, mélancolie, surprise et étonnement. Un bon mélange cuisiné par Fatih Akin, qui donne du goût au cinéma allemand.

Imane Youssfi

 

Imane Youssfi

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