« Pour cet été, j’ai prévu de vivre sur une autre planète pendant deux mois ! » ironise Camille. Elève en terminale scientifique, elle s’apprête à entamer des études de médecine à l’université Paris VII. Explorer Paris, partir en vacances avec des amis à Londres et dans le Sud de la France est à son programme estival avec pour objectif de « se changer les idées et faire le plein de souvenirs ». Même cap pour Salomé qui tente aussi médecine, « je pars tout le mois d’août dans le sud avec mes meilleures amies et en Espagne ainsi qu’à Londres avec mes parents. Ça risque d’être mes meilleures vacances ! » Dounia, qui passe un bac professionnel rêve aussi de passer deux mois au Maroc « pour décompresser ».

Si certains ont la tête aux vacances, d’autres songent plutôt à vivre leur passion. Rizlaine, élève en terminale technologique, a pour ambition de se consacrer sérieusement à la danse. « Cet été, je vais danser et préparer des spectacles avant d’entreprendre des études dans le tourisme à la rentrée. »

Qui dit été, dit petit boulot. Pour beaucoup c’est l’occasion de se faire des sous et mettre de côté pour « s’inscrire au code dès le lendemain de la fin du bac » suggère Harmony. Elle envisage de se prendre des vacances jusqu’en août et chercher un job jusqu’en septembre. « Travailler dans l’animation en juillet et partir en vacances en août » pour Hafida, en terminale ES, qui veut aussi tenter médecine.

Et puis il ya ceux que le monde du travail attire, avec les filières d’apprentissage en alternance. « Je voudrais entrer dans la vie active rapidement et je sais que la fac n’est pas faite pour moi. Je suis affectée dans une école préparant au concours éducateur jeunes enfants. Dans un an, je passe le concours et deux ans après je peux commencer à travailler, à rentrer dans la vie active » soutient Harmony qui vient pourtant d’une filière générale. Quand on vient de préparer un baccalauréat professionnel en alternance comme Jessica, autant poursuivre dans la même voie « j’ai déjà reçu une admission pour faire un BTS assistant de gestion PME-PMI, j’attends juste de trouver une entreprise » affirme-t-elle.

Un autre problème reste à soulever, celui de l’orientation. Etudes longues ou courtes ? BTS ou fac ? Alternance ou continue ? Si l’on a beau être persuadé de son choix, l’une des principales difficultés reste de trouver un établissement d’accueil. « J’ai eu 12 affectations qui m’ont été refusée, précise Dounia, alors j’ai négocié avec le proviseur de mon ancien lycée, à Epinay. C’est là-bas que j’ai eu mon BEP. Il a décidé de me prendre pour un BTS Négociation et Relation client en alternance. S’il m’a accepté c’est parce qu’il me connait, il sait que je suis sérieuse et connait mon niveau scolaire. » Une aubaine pour Dounia, qui a aussi trouvé son entreprise alors que ses camarades de classe se retrouvent pour la plupart sans établissement.

Elle comprend qu’ils aient « mal pris » son admission en ayant juste « négocié » avec son ancien proviseur. Elle regrette toutefois que « les élèves issus de baccalauréats généraux soient plus facilement accepté en BTS. Ils sont pris pour des intellos ». Mais elle demeure tout de même méfiante « rien n’est encore joué ». Rachid aussi aurait aimé poursuivre ses études en DUT Informatique. Un cursus qui colle bien avec son baccalauréat scientifique. « C’était sur dossier et je n’ai pas été accepté. Si j’ai mon bac, je vais faire une licence en informatique à la fac, tant pis, mais ça ne m’empêchera pas de m’orienter vers le métier d’ingénieur en informatique. »

Entrer directement dans la vie active après le bac est aussi un choix, à l’instar de Bambi, qui dit ne pas avoir « la motivation pour continuer ». « Je vais chercher un petit job pour cet été puis en chercher un qui sera en adéquation avec mon cursus ». Si l’heure est aux regrets pour les uns, elle est aussi aux reproches pour les autres. « On ne peut pas dire que nos professeurs nous aident vraiment », ajoute Bambi. Elle trouve dommage que ses enseignants n’aient pas été aussi présents qu’elle l’aurait voulu l’année du bac que ce soit au niveau des cours, que d’une aide pour l’orientation. « Les professeurs ne m’ont pas aidée pour mon choix post-bac, c’est avec la brochure que l’on nous a donnée au milieu de l’année, que j’ai pu trouver les écoles qui préparaient au concours », souligne Harmony. Un discours qui revient régulièrement dans les propos des futurs bacheliers, le manque de soutien et d’information avant de se jeter dans la vie étudiante. Pas de panique, c’est bientôt fini !

Imane Youssfi

Imane Youssfi

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