Nicolas Delesalle, journaliste à l’hebdomadaire Télérama, est intervenu samedi 2 avril à l’Ecole du blog pour témoigner de son parcours de journaliste-reporter. Les révoltes arabes, il pourrait en parler des heures, alors il s’interrompt pour nous demander : « Vous ne trouvez pas que je pars un peu dans tous les sens ? » Non, c’est tellement passionnant. Il exerce son métier depuis déjà 12 ans, un métier qu’on pourrait qualifier d’improvisé puisqu’il voulait être cosmonaute. « Sauf qu’à 13 ans je me suis rendu compte que les maths ce n’était pas vraiment ma tasse de thé, fallait bien se faire une raison. » Il a fini par faire une école de journalisme (l’ESJ Lille) et il s’est retrouvé à Télérama.

L’école de journalisme, parlons-en : « En école de journalisme on nous dit souvent qu’il ne faut pas utiliser le pronom « on » et si possible inclure beaucoup de citations. D’un point de vue personnel je pense que les meilleurs papiers sont quand même ceux où on met un minimum de notre ressenti, mais attention à ne pas en abuser. » Un conseil à garder en tête…

Il a presque fait le tour du monde : « Il ne me manque plus que l’Asie. » En effet, « il a fait » l’Egypte, Dakar, le Niger, les États-Unis, l’Argentine, toute l’Europe. Pour un journaliste d’une trentaine d’années, c’est déjà pas si mal. Malgré ses nombreuses expéditions, il nous explique qu’aujourd’hui les journaux ne roulent pas sur l’or : « Depuis toujours on aime bien dans les rédactions faire des séries d’été, dans les années 80 à Télérama les mecs faisaient le tour du monde, ils partaient en reportage pour des destinations improbables comme Bali où il n’y avait pas grand-chose à raconter et ça durait deux mois, du 21 juin au 21 septembre, aujourd’hui c’est du 20 juillet au 20 août et je peux vous dire qu’on ne va pas à Bali… », dit-il en rigolant.

Devant notre petit écran ou à la lecture de notre journal le matin, nous trouvons normal qu’un journaliste soit sur le terrain, c’est son travail mais ce n’est pas aussi simple que ça en a l’air : notre invité est par exemple resté aux portes de la Libye, il lui a été impossible d’en franchir la frontière. Parfois il y a des problèmes de visas : « Je pars en Côte d’Ivoire la semaine prochaine, il me faut le visa côté Ouattara mais aussi le visa côté Gbagbo vu que l’un d’entre eux risque de tomber pendant que j’y serai. »

Il trouve que c’est mieux de partir en reportage au moins à deux : avec un fixeur ou un autre journaliste, ou un photographe. Bref quelqu’un avec qui on peut partager son point de vue : « Des fois tu veux bien dire ne serait-ce que « t’en penses quoi ?  » à quelqu’un ! » Une telle expérience donne encore plus envie de faire ce métier, on n’a pas vu passer la matinée.

Sarah Ichou

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