Que fait le maire de Pointe-à-Pitre aux Jéru ?

Jacques Bangou : Nous sommes ici pour échanger nos expériences. Pointe-à-Pitre est en pleine rénovation urbaine et le centre ville évolue. Cela ne s’est pas fait sans difficultés, mais nous sommes assez satisfaits des résultats. Les nouveaux logement sociaux du centre ville font l’unanimité au point que les jaloux disent : « vous donnez ces beaux endroits à des racailles ? »

Il y a-t-il des quartiers sensibles autour de la capitale de la Guadeloupe ?

Il y a le quartier Henri IV. On pourrait le comparer aux cités de Montfermeil (ndlr : où se trouve la cité des Bosquets). Ceci dit les problèmes ne sont pas tout à fait les mêmes. Point-à-Pitres est une capitale régionale, mais la ville n’est habitée que par 20.000 habitants. C’est le plus petit territoire urbain de France.

Les problèmes sont-ils les mêmes que dans les quartiers métropolitains ?

Sur certains aspects, ils sont pires. Le chômage des jeunes atteint des records. 53 % d’entre eux sont sans emplois. En revanche, les questions suscitées  par les populations d’origines différentes ne se posent pas, même si l’immigration haïtienne suscite quelques réactions de xénophobie.

La France est-elle toujours l’eldorado pour les Guadeloupéens en recherche d’emploi ?

L’eldorado, non. Le dernier recours, oui.

La misère est-elle moins pénible au soleil ?

La misère reste la misère. Elle est insupportable où qu’elle soit. Reste qu’à Pointe-à-Pitre, il me semble que le lien social et la solidarité entre habitants sont  plus forts que dans les quartiers sensibles de la métropole.

Propos recueillis par Idir Hocini

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