Avant ces élections, la politique ? Ils n’en avaient rien à faire. Un bilan, un programme ? Ils ne savaient pas du tout ce que c’étaient. Puis vinrent les élections présidentielles 2012 et ses candidats du premier tour. Un nom qui sort un peu partout autour de moi, Mélenchon. Il a politisé les jeunes de mon entourage et de mon quartier, des grands allergiques de la politique. En sortant de l’immeuble j’entendais parfois les jeunes parler de vote, se motiver à aller glisser un papier dans l’urne. Mais le premier tour n’a pas donné les résultats espérés dans le quartier. Tous les jeunes de mon entourage  ont voté pour le candidat du Front de Gauche.

Mes comptes Facebook et Twitter regorgeaient de statuts et tweets pro Mélenchon. Annoncer pour qui on a voté une fois revenu du bureau de vote n’était pas un tabou. Sur les réseaux sociaux, on se parlait on se demandait: « T’as voté pour qui toi ?? – Mélenchon ! Et toi copain ? – Pareil ! J’espère vraiment qu’il va passer parce que lui il a de la gueule et il dit tout haut ce que certains marmonnent dans leur barbe. C’est le seul qui m’a donné envie de voter pour lui… ».

Ces jeunes qui en 2007, n’avaient même pas pris la peine de se bouger jusqu’au bureau de vote faisaient cette année des appels au vote par message électronique, par texto, de vive voix dehors ou encore sur les réseaux sociaux. Ils lisent la presse, s’informent de l’actualité politique dans Le Monde et  certains s’amusaient même à parier sur le résultat final. Mais après ce premier tour et ses résultats, les déceptions ont été telles que pendant un moment ils ne savaient plus pour qui voter. Mais après réflexion, pour eux, il n’était pas question de voter pour Nicolas Sarkozy et de lui laisser un nouveau quinquennat. Alors ils se sont rabattus sur François Hollande. Non pas parce que son programme les intéressait mais bel et bien par anti-Sarkozysme.

Mon entourage a voté à gauche en majorité et beaucoup comparaient les deux candidats à deux maladies : « Si je devais choisir entre la peste ou le choléra, je choisirais le choléra sans hésiter ». De plus, le fameux débat d’entre deux tours a encore plus conforté ces gauchistes dans leur choix : « Pourquoi Nicolas Sarkozy a trouvé utile de parler d’islam ? Pourquoi avoir donné autant de chiffres parfois inutiles et avoir balayé les vraies problématiques sociales ? ».

Dans le fond, après ce bilan de cinq années Sarkozystes, les quartiers populaires, notamment ceux du 93, ont eu une préférence pour François Hollande. « Le changement, c’est maintenant dit-il. Attendons de voir les résultats du dimanche 6 mai et là une nouvelle France pourra peut-être voir le jour ». Le suspens battait son pleins sur la toile comme dans les escaliers de ma tour (toujours privée d’ascenseurs) et comme certains s’amusaient à dire : « Pour pas que Sarkomence, il faut penser Hollandemain » et voilà qu’après un décompte stressant le visage de François Hollande s’affiche à l’écran avec 51,62% des voix. Au Bondy Blog c’est l’effervescence, dans la rue les voitures klaxonnent dans mon quartier on crie et court avec le drapeau de la France en bas de la tour. Mon téléphone ne cesse de sonner, des appels, des sms, c’est la fête !! Mais maintenant, attendons de voir ce que ça va donner. Le changement oui ! Et maintenant ?

Inès El laboudy

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