Une consécration pour certains. Un ouf de soulagement pour d’autres. Obtenir son bac n’a jamais été chose facile, étant donné les programmes de terminale mis en place par l’Éducation nationale. Il reste néanmoins que le bac continue à attirer  des milliers de candidats sur ses bancs.

Malgré sa baisse de standing, le bac continue à faire fantasmer. Il est une manière de se dire que l’on est autant capable que ceux qui l’ont eu avant nous. Il est comme un drapeau que l’on hisse devant nos parents, histoire de leur dire, « vous allez me laisser tranquille maintenant ! » Pour tout un chacun, avoir son diplôme porte une signification particulière. Mais dans mon quartier, on reste lucide quant à sa véritable valeur.

Aujourd’hui, être bachelier ne signifie plus grand chose sur le marché de l’emploi. Ce qui permettait jadis d’ouvrir toutes les portes n’est désormais qu’une voix de garage, au mieux une voix d’accès vers les études supérieures. Ça, les gars de ma cité l’on bien compris. Le bac, ils le méprisent, toutes les blagues, des plus pourries au plus salaces sont les bienvenues. Du bac à fleur au bac à sable … tout y passe.

Devant les halls des bâtiments, ou sur les chaises hautes de la pizzeria du coin, on vente les mérites des gars qui ont réussi sans leur bac en poche comme des mythes bibliques auxquels il faut méditer. On relate les exploits des vaillants héros qui ont démissionné juste avant l’échéance finale pour exercer leurs talents sous d’autres cieux.
A quelques heures des résultats du crû 2012 , les angoisses se lisent sur les visages. On peut l’avoir comme ne pas l’avoir. Pourtant on prie pour figurer sur la liste finale. On exulte pas devant les potos, surtout pas de péché d’orgueil, la chute pourrait être fatale. Dans les cœurs, on espère être de ceux qui l’auront. Dans les bouches, on dit se moquer totalement de l ’issue finale. Entre rêve et désespoir, ambition et indifférence, avoir son bac en 2012 n’est plus la même chose qu’avant.

Jimmy Saint-Louis

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