En moins de deux semaines, les professeurs d’école en sont déjà à leur deuxième débrayage. Qu’est-ce qui révolte et mobilise les garants de l’éducation ? Discussion dans une salle des maîtres, le temps d’une récréation.
Canapé et fauteuil se font face sous l’œil d’affiche militante. Des feuilles volantes tiennent compagnie à une tasse de café encore brûlante. Deux maîtresses d’école font leur entrée, après de sobres salutations. Il y a Corinne la spontanée, et Sandrine, plus réservée.
Où en est la réforme, de Vincent Peillon aujourd’hui ?
Corinne : On n’en sait rien où ça en est ! On sait simplement qu’il y a un décret qui est passé comme quoi nous allons travailler 4 jours et demi . Les enseignants et les parents d’élèves n’ont pas été concertés, nous on lutte pour que cela ne passe absolument pas.
Pourquoi manifestez-vous ?
Sandrine : La semaine dernière, c’était pour manifester pour nos salaires et également pour les retraites. Hier, c’était davantage pour manifester contre la réforme des rythmes scolaires.
Pensez-vous qu’il y a des possibilités pour que la réforme ne concerne que certaines écoles ?
Corinne: Il y a 4 ans, il nous enlevait le samedi matin mais il y avait pas mal de communes qui ne travaillaient déjà plus depuis un certain moment le samedi. Alors oui, il peut y avoir deux vitesses.
Qu’est-ce qui vous gêne dans cette réforme ?
Sandrine : Ce n’est pas en faisant 4 jours et demi qu’ils vont nous faire croire que c’est pour alléger les journées des enfants.
Corinne : Rien ne prouve que le fait de faire 4 jours et demi va rendre le rythme scolaire plus agréable pour les enfants. Pour moi, cette réforme n’a qu’un but : faire des économies.
Propos recueillis par Lansala Delcielo