Nombreux savent qu’aux heures de pointe,  prendre la ligne 13 du métro parisien relève du parcours du combattant. Pour vous aider à surmonter les divers obstacles, Myriam  vous propose ses 10 commandements. 

Depuis mon entrée à l’université, je n’ai pas pu échapper à la ligne 13. Le métro, j’en avais l’habitude, mais je n’avais aucune expérience de la ligne 13. Je me souviens qu’un ancien de ma fac m’avait dévoilé la prophétie : « Tu vas voir, la ligne 13 elle va vite te saouler ! » Je n’en fis rien. Mais après moult péripéties composées d’angoisses, d’agacement et de rires, j’ai compris qu’on ne déroge jamais à la fatalité. Ainsi, je vais vous faire profiter des dix commandements incontournables que tout bon survivor doit connaître et surtout utiliser pour ne pas sombrer dans les abîmes du métropolitain.

Les heures creuses, tu guetteras.

Il est vrai que la ligne 13 est particulièrement pleine aux heures de pointe. Dans les cas les plus extrêmes (et ceux-ci sont très fréquents), on se retrouve à six personnes au m². Néanmoins, en dehors de ces horaires de pleine effervescence, la ligne est moyennement pleine. Entre 10h et 14h, c’est-à-dire lors des horaires creuses, on peut tenir debout par nos propres moyens et non pas par l’étreinte que les corps des autres usagers crée autour de vous. Les jours bienheureux, une place peut même être disponible. Mais soyons réalistes, la plupart des gens ne prennent pas le métro pour prendre le métro (surtout la ligne 13) mais ils y sont contraints pour se rendre au travail ou suivre leurs cours. Par conséquent, ils ne choisissent pas les horaires, et doivent être prêts à affronter toutes les éventualités.

D’être le premier à entrer dans le wagon, tu tenteras.

Ce n’est que très récemment que j’ai pris le réflexe d’attendre devant les portes palières de sécurité avant l’arrivée de mon métro. Autrefois, quand j’étais encore une jeune voyageuse innocente, j’attendais en fin de file. Dès l’arrivée du métro, une masse humaine me poussait, me bousculait et me retournait de tous cotés. Ma place était alors lâchement dérobée par un amas de grossiers personnages ! Je me retrouvais à prendre le métro d’après, faute de places, et quelque fois même le troisième métro, tant la compétition était ardue ! La vie métropolitaine m’a enseigné qu’être le premier à entrer joue beaucoup sur les 25 minutes de voyage. Notamment,  être de ceux qui auront l’opportunité de pouvoir s’appuyer contre les parois du wagon. N’oubliez tout de même pas de laisser descendre avant de monter ! Certains voyageurs ne respectent pas cette règle de savoir vivre. Cela crée l’anarchie et engendre des gestes d’empressement un tantinet violents.

Si pas de places il n’y a, vers les portes opposées tu te dirigeras, bien calé tu seras.

Comme il y est fait référence dans le deuxième commandement, quand il n’y a nulle part où s’asseoir, la position la plus agréable est d’être bien calé contre les portes opposées à celles qui s’ouvrent pour accueillir les usagers. En revanche, elles sont souvent très poussiéreuses, donc évitez de vous y appuyer quand vous portez votre petit pull blanc, il risque de prendre une teinte cramoisie.

Les sièges strapontins tu éviteras car piège il y aura.

Les sièges strapontins, c’est la plus grosse arnaque du métro. Vous pensez avoir une place. Eh bien non cher ami ! Vous allez vous asseoir pour deux arrêts (et encore). Dès qu’il y aura du monde vous devrez vous relever, histoire de gagner de la place. Et comme il y a tout le temps du monde dans le métro, vous pouvez être quasi-sûr de ne jamais jouir de ces sièges.

Si aucune alternative il y a, près des coins assis tu attendras, une place obligatoirement se libérera.

Une des dernières astuces pour pourvoir s’asseoir dans le métro est d’attendre bien à côté des « coins places assises ». Ainsi vous serez aux aguets dès qu’une place se libérera. Par contre, il ne faut pas négliger les personnes âgées, les handicapés ou autres individus ayant la priorité. Un peu de convenance ne fait jamais de mal.

Si un smartphone dans le métro tu utilises, fais en sorte que personne ne te le subtilise.

Il est fortement déconseillé d’utiliser ses objets de valeurs dans le métro. Mais quand le voyage est long, il est dur de résister à la tentation de checker ses sms. Donc si l’envie vous prend, un petit conseil pour éviter qu’une main  diaboliquement habile ne vous l’arrache et s’envole avec. Tout d’abord consultez, si vous le pouvez, vos sms en étant face à une des parois de votre wagon. Si cela est impossible, cramponnez bien vos doigts à votre téléphone avec l’index bien au sommet. C’est souvent par cette extrémité du téléphone que les voleurs à l’arrachée vous l’extirpent.

Bien serré entre tes pieds, ton sac tu coinceras.

Pour gagner de la place et ne pas avoir à porter une charge lourde tout le trajet, je vous conseille de garder votre sac au sol et bien serré entre les pieds. Cela s’applique à ceux qui n’ont pas peur de poser leur sac sur un sol crasseux.

Ton calme, tu garderas.

Le métro, et je dirais même plus la ligne 13 est le lieu de tous les excès. Dès qu’il y a du monde, les langues agacées se délient pour hurler au scandale à tout bout de champ. Tout d’abord quand une rame est blindée, il est tout à fait normal qu’une autre personne vous effleure. Ce n’est pas bien grave si un autre mortel vous touche sans le faire exprès. Donc relaxe ! (Petit message à la dame qui a bousculé tout le monde pour mettre une baffe à une jeune fille sous prétexte que celle-ci lui aurait écrasé le pied)

Chers usagers de la ligne 13, quand le train est plein au point que les gens aient leurs visages littéralement collés sur les portes, pourquoi leurs dirent : «  Non mais vous pourriez vous pousser quand même ! Laissez entrer les autres ! » Où voulez-vous qu’ils se poussent ? C’est malheureux à dire mais dans ces cas là, vous vous rabattez sur un autre wagon ou vous attendez le prochain. Chers usagers du métro, chers parisiens chers français, si nous essayons de garder notre calme et d’être moins râleurs, je suis sûre que ça ne pourrait être qu’un cercle vertueux qui profiterait à tous. D’après une étude de la MAAF, les français obtiennent la première place du podium des râleurs. « Hakuna matata », soyons plus détendus mes frères.

Une solution hydroalcoolique après le voyage te servira.

Je conseille vivement à tous de vous munir d’une solution hydroalcoolique lors de vos déplacements en métro. En effet, le métro parisien est sans doute l’un des plus sales du monde. Cela paraît évident mais ça ne fait pas de mal de le rappeler. Et pour ceux qui se demandent pourquoi ça sent si mauvais à partir de « Porte de Saint-Denis », plusieurs hypothèses farfelues ont été soulevées. Mais en réalité, c’est tout simplement parce qu’il y a une station d’épuration à proximité.

Dans tous les cas, ne t’inquiète pas, la ligne 13 te distraira.

Mais la ligne 13, ce n’est pas que des inconvénients ! Il s’agit aussi d’un lieu d’échange et de surprise. D’ailleurs, j’imagine qu’une grande partie des usagers de cette ligne ont déjà fait la rencontre du « prêcheur ». Pour ceux qui ne le connaissent pas, il s’agit d’un grand bonhomme baraqué à l’accent Africain chantant. Celui-ci cible un wagon au hasard (souvent celui dans lequel vous vous trouvez) et il hurle à tue-tête la bonne parole. Ce monsieur a le don de faire la morale sur l’actualité. Lors du débat pour la loi concernant le mariage homosexuel, nous avons eu le droit à toute sorte d’images plus ou moins incohérentes : « Les chiens ne se marient pas avec les chiens!» Ah oui ? Parce que les chiens se marient maintenant ? En plus, si le chien ne se «marie» pas avec un chien, il le fait avec qui ? Un zèbre, une oie, un lama ? Une ribambelle de personnages égaye souvent, sans le vouloir, la ligne 13. Il faut savoir les apprécier à leur juste valeur.

Ainsi se termine la liste des 10 commandements de survie pour les voyageurs de la ligne 13. Ce n’est pas forcément la ligne la plus agréable du métro mais quand on tombe sur un autre usager de ce métro, ça crée tout de suite un lien fraternel, et les anecdotes fusent. N’oublions pas que comme la plupart des utilisateurs, nous n’avons pas le choix. Essayons d’être le plus aimables possible les uns avec les autres, je suis sûre que cela adoucira le voyage de tout un chacun.

Myriam Nécib

 

 

 

 

 

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