Dix-neuf ans que le club parisien attendait ce titre. La victoire du PSG a ses heureux supporters et les autres, pour qui le club est avant tout champion de France de la décadence à outrance.

« Paris est champion ! Ici c’est Paris ! » C’est le message-type, sans singularité aucune, qui a pollué nos réseaux sociaux hier soir. Mis à part le fait qu’il faudrait expliquer à ces poètes du ballon rond que ce titre ne va rien changer à leur quotidien, nous devons analyser « l’exploit parisien ». Premièrement, l’investissement de quelques 200 millions d’euros dans un club ne remportant pas une seule coupe. Deuxièmement un directeur sportif suspendu pour avoir chahuté et bousculé un arbitre après un match, comme un gamin capricieux et mauvais joueur s’attaquant au plus frêle de l’équipe adverse après s’être pris une déculottée…

Le pire de tout fut de supporter le tsunami médiatique « Zlatan » et sa montagne de vanité  orgueilleuse : « Je ne connais pas les joueurs français mais eux me connaissent ». Nous pourrions aussi parler de son enthousiasme inimitable, ce dernier se payant même le luxe de piquer une crise dans les vestiaires, le soir du sacre. Pointons aussi du doigt le fait qu’avant l’arrivée du fond d’investissement qatarien au PSG, il y avait nettement moins de supporters qu’aujourd’hui au sein de la capitale et de sa banlieue. Actuellement, pour ne pas rencontrer une personne arborant fièrement le maillot du PSG floqué Beckham ou Ménez (dont le sourire est toujours activement recherché par la police), il faudrait résider sur la Canebière.

Force est de reconnaître que grâce à l’achat ses nombreuses recrues (Lucas, Thiago Silva, Lavezzi, Pastore …) le niveau de jeu de l’actuel champion de ligue 1 a submergé le reste des équipes françaises avec seulement cinq défaites en trente-six matches, et deux joueurs français dans leur onze de départ. Nous devons aussi bien évidemment rendre hommage au meilleur marqueur, trente-deux buts, toutes compétitions confondues, dont vingt-sept rien qu’en ligue 1: Zlatan Ibrahimovic. Ce dernier ayant apporté l’amour sur les terrains de l’Hexagone, comme le prouve le baiser de Civelli dans le cou du géant suédois.

Enfin bon, je ne suis pas rancunier, bravo au Paris-Saint-Germain. Vous resterez, après le FC Barcelone, mon club qatari préféré.

Tom Lanneau

 

Paris n’est pas que magique !

Après 19 ans d’attente, le Paris-Saint-Germain est enfin allé chercher son troisième titre de champion de France. Les supporters du club de la capitale, passés par toutes les émotions en cette saison 2012/2013 n’allaient tout de même pas bouder leur plaisir. Dès le coup de sifflet final d’un match remporté avec solidité contre l’Olympique Lyonnais (0-1), ils étaient déjà des milliers à envahir l’avenue des Champs-Élysées.

BBPSG1BBPSG1Une fête qui n’est pas sans nous rappeler un fameux 12 juillet 1998. Fan des rouges et bleus de la première heure, mais trop jeune pour célébrer le sacre de 1994, je n’allais pas me gêner pour rattraper le temps perdu. Des années de disette avec comme seuls lots de consolation des coupes nationales ou places d’honneur obtenues en championnat. Pas réellement de quoi sauter au plafond. Il était donc grand temps que ce 12 mai 2013 arrive. Un jour pour écrire une nouvelle page de l’histoire d’un club jeune, mais déjà grand. La fierté est si grande à l’issue du match décisif que l’on ne sait plus vraiment où donner de la tête : premières réactions d’après-match des joueurs, petit tour sur les réseaux sociaux, coups de fil aux amis parisiens pour savourer et marseillais pour chambrer… tout y est passé.

À ce moment bien précis qu’elle semble lointaine l’époque où l’ogre parisien luttait pour son maintien aux côtés de modestes équipes. Depuis et n’en déplaise à leurs détracteurs, le Qatar et ses investisseurs aux moyens illimités sont passés par là et comme l’appétit vient en gagnant, ils ont bien l’intention de tout écraser sur leur passage dans le futur. Cette idée ne sera pas pour déplaire aux milliers de supporters parisiens présents au Trocadéro le lendemain du titre pour assister à la cérémonie de remise du trophée aux joueurs. Des scènes de liesse et de communion attendues depuis une éternité, mais cette fois le rêve de toute une ville est bel et bien devenu réalité : Paris n’est pas que magique, il est aussi champion de France !

Nordine Benali

 

Emporté par la foule !

L’atmosphère à Paris a pris un tour magique depuis un certain soir de mi-mai 2013 qui a vu triompher le Paris-Saint-Germain en ligue 1. Retour dix heures plus tôt ou H-10, comme chaque dimanche, je vais jouer au bar-tabac sur ma nationale les grilles de l’Euro Millions auxquelles mon père et moi jouons avec l’espoir de gagner comme 100% des gagnants. À ma grande surprise, j’y vois le fils de ma buraliste arborant le fameux maillot de football sur lequel on peut y lire au niveau Fly Emirates.

J’engage la conversation en parlant de son maillot qui « a la cote ». Il me révèle être un fan de la première heure et pas seulement depuis l’arrivée des investisseurs du Qatar dans le club de la capitale et croire en la victoire de son club. À 22h50 soit l’heure H du jour J qui voit le club parisien sacré champion de France. M+5 soit cinq minutes après, mon pote Nordine m’appelle et exulte de la victoire de son club.

BBPSG2On se donne rendez-vous le lendemain autour de 18h30 au métro Trocadéro. L’ambiance est donnée dès la station Miromesnil au niveau de la correspondance pour la ligne 9 direction Pont de Sèvres avec des policiers en uniforme, des fans portant le maillot de leur idole, une écharpe ou les drapeaux sont pliés. L’ambiance ne fera qu’aller crescendo, pour finir en incidents violents.

À ma descente, les Parisiens chantent comme un seul homme et brandissent les drapeaux. Sans réseau et sans repère, je sens l’ambiance chauffer, voire surchauffer. Je ne comprends pas les mouvements de foule. Toutefois, je m’en éloigne par crainte d’être renversé puis piétiner. À ce moment, je reconnais une silhouette et une voix familière, celle de Nordine. Sentant l’ambiance dégénérer, nous quittons la place du Trocadéro pour la station la plus proche. Plus de peur que de mal et ayant perçu cette magie dans l’air ambiant, je rentre heureux.

Fabrice Deroche

 

Et les autres dans tout ça ?

Que pourrait écrire un olympien (supporter de Lyon et Marseille) à propos de la victoire du PSG au Championnat de France de Ligue 1 ? Eh bien pas grand-chose normalement… sauf peut-être s’il vit avec deux frères supporters de ce même PSG ! Ça commence le samedi 11 mai, quand j’apprends que je ne pourrais pas me servir de l’ordinateur le lendemain à partir de 20h45 pour que mon grand frère puisse regarder le match sur internet.

BBPSG3Si les matchs du PSG y étaient diffusés, il se serait abonné à beIN SPORT. Dimanche soir, après la victoire du PSG, « on » a regardé L’Équipe 21. Un journaliste et un cameraman, bien téméraires au milieu de fans parisiens, a tel point que la retransmission a été coupée. Cela a bien fait marré les hommes qui étaient sur le plateau. Le lendemain, la même chaîne a retransmis les célébrations en direct. Mon petit frère est même parti sur place. Comme je pouvais m’y attendre, ça ne s’est pas bien passé et une partie du programme a été annulée.

Mais le petit n’est pas rentré bredouille de sa soirée. Il arborait en effet un drapeau de son équipe fétiche qu’on lui avait offert, tout en proférant des insultes à l’encontre de l’OM. Même avec deux frères fans du PSG, on peut échapper à ces célébrations. Il suffit de se rendre dans sa chambre. Oui, mais voilà, la page d’accueil du navigateur internet de mon ordi a mis pas moins de trois articles traitants du PSG en une. Yahooooo !

Olufemi Ajayi

 

«  J’ai honte de l’image que le monde aura de nous maintenant… »

Dimanche, après 19 longues années d’attente, le Club Parisien battait Lyon un but à zéro ce qui les rendait champion de la Ligue 1. Déjà tout l’après-midi, on programmait « d’envahir les Champs-Élysées avec les drapeaux du club afin de faire la fête champagne à la main » en étant sûr de la victoire. Résultat, leurs prévisions se sont réalisées et la foule a déboulé sur la plus belle avenue du monde, mais rapidement, la masse est devenue trop dangereuse…

Seuls « les bonhommes pouvaient rester, mais nous les femmes c’était trop dangereux, j’avais trop peur qu’on me pique mon sac » confiait une jeune fille sur Twitter. Quand le club a annoncé qu’il défilerait sur le Trocadéro, le lendemain pour la remise de la coupe, à 18h30 précises, cela ne pris que dix secondes pour faire le tour et se donner des rendez-vous au métro sur place. Tous les «vrais » supporters étaient tellement fiers et heureux que certains prévoyaient même de ressortir le maillot de la dernière coupe (1994) afin de rendre grâce à leur équipe fétiche.

PSG4Mais ce qui devait être « La fête du siècle » comme scandait certains jeunes de mon quartier, est rapidement devenu le chaos total. Casseurs, fumigènes, cocktails Molotov, agressions, affronts, batailles, voilà ce qui est ressorti sur les réseaux sociaux et dans les sms que je recevais… Étant une fan inconditionnelle du PSG depuis ma tendre enfance, je voulais aussi me rendre sur Paris pour voir le club défiler en péniche. Mais mes amis sur place m’ont vite dit de rester chez moi, car cela devenait beaucoup trop dangereux.

« J’ai honte de voir notre fête saccagée à ce point. Ils se disent supporters du PSG ?! Ils supportent la guerre, mais pas notre club ». « Comment peuvent-ils en arriver là ? Ils cassent tout et attaquent les forces de l’ordre, mais ils oublient que ce sont leurs parents qui paieront la hausse des impôts pour dédommager tout ce foutoir ». « Quand je vois les célébrations qu’il y a eu en Espagne ou à Manchester je me dis que les Français sont des animaux… ». « J’y étais avec une bouteille de champagne pour boire entre amis et fêter notre victoire, au final on me l’a arraché puis balancé sur les flics… J’ai honte de l’image que le monde aura de nous maintenant… ».

Voilà ce que les « vrais supporters » commentaient sur la toile… Aujourd’hui certains accusent aussi les forces de l’ordre d’avoir abusé de leurs matraques. Faut dire que certaines vidéos sont vraiment horribles, mais ils ajoutent : « pourquoi avoir fait de cet événement un fait inoubliable non pas pour la victoire du PSG mais pour l’horreur sur Paris »…

Inès El Laboudy

Articles liés