Symbole des « copropriétés dégradées », un incendie s’est déclaré dans un des immeubles du Chêne-Pointu, ce jeudi 13 mars à 13h30, à Clichy-sous-Bois (93). Une dizaine de blessés, dont trois grièvement, sont à déplorer, malgré l’intervention de 121 pompiers venant de 17 casernes.

Trois heures trente après le début de l’incendie, le feu est enfin maîtrisé. Les pompiers et la police sont encore sur place et quadrillent le quartier. Des habitants se regroupent devant l’immeuble et relatent aux journalistes l’incident avec émotion. Les flammes jaillissaient des fenêtres et se sont propagées du 9ème étage aux deux derniers étages de l’immeuble. Puis, alors que l’incendie n’était pas encore éteint, un objet en feu est tombé au 2ème étage et a affolé les habitants. Le vent de panique a continué quand une rambarde est tombée d’un étage sur le dos d’un sapeur-pompier qui a été blessé.

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Le bilan est dans l’après-midi de trois blessés graves, dont un nouveau-né et huit blessés légers, dont un bébé. « La vie est pourrie ici alors que je paie 1200 euros par trimestre de charges. Et le Syndic est inexistant », lance d’un ton résigné Ibrahim, 36 ans, marié, quatre enfants et propriétaire d’un appartement dans la barre d’immeubles où a eu lieu l’incendie.

« Les appartements sont insalubres, des écoulements d’eau inondent les caves, les rendant inutilisables. Depuis cinq ans que je suis propriétaire, les ascenseurs sont toujours en panne. Et on est envahi par les cafards. » Les autres habitants acquiescent et ajoutent au cahier des doléances : « Les installations électriques sont dangereuses : il n’y a plus de gaine sur les fils. »

Sur les lieux, le Maire socialiste de Clichy-sous-Bois, Olivier Klein explique que la mairie a peu de pouvoirs sur ces immeubles laissés à l’abandon, car ce sont des propriétés privées. L’habitant du logement sinistré était locataire d’un marchand de sommeil. Même si l’appartement a été déclaré insalubre par un arrêté, la ville est impuissante.

Lamya Monkachi, directrice de communication du Maire ajoute : « Il est difficile d’injecter de l’argent public dans une propriété privée. La copropriété est endettée de plusieurs millions d’euros. Un plan de réhabilitation est en cours par les financements publics de la Région et l’ANAH, l’Agence Nationale de l’Habitat. »

Mounir Derfoufi

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