Secrétaire Nationale d’Europe Ecologie les Verts et vice-présidente du Conseil régional d’Ile-de-France, Emmanuelle Cosse est venue au Bondy Blog Café. Occasion de revenir sur son rapport avec le premier ministre, les municipales, les Verts. 

Le changement d’heure et le printemps ont fait ressortir les lunettes de soleil et les  jus pressés sur la terrasse du Murat. A l’intérieur les blogueurs étaient prêt à recevoir Emmanuelle Cosse, qui a d’abord pris le temps de discuter de l’actualité avec Nordine autour d’un Schweppes Tonic. Son parcours d’ex-militante à la FIDL et Actup, venue tardivement à la politique, a été traité dans le portrait de Myriam.

Faïza a ouvert le bal en qualifiant le refus de participer au gouvernement comme un « coup d’éclat de plus », « une marque de fabrique personnelle ? ». La patronne des Verts a tempéré : «  La décision était difficile, ce n’est pas un coup d’éclat, le moment médiatique d’aujourd’hui n’a rien à voir avec celui des années 90′ dès qu’on fait quelque chose on a une amplification dans la répercussion, en 1993 la capote sur l’Obélisque qui a fini dans les journaux américains, ça c’était un coup d’éclat ».

 « Est-ce que les Verts sont unis ? ». La question que Mehdi a posé, a permis de traiter de l’union derrière la dernière grande décision du parti mais aussi des différents courants internes aux Verts et notamment celui de l’ancienne Ministre Cécile Duflot, Emmanuelle Cosse est revenue sur sa proximité avec l’ancienne secrétaire nationale : « Elle a un poids politique très fort et c’est normal que je n’ai pas la même considération médiatique mais je vous assure que tous les militants me connaissent ».

Manuel Valls nouvel homme fort du gouvernement, incompatible avec des ministres EELV malgré : « les propositions solides et crédibles » de l’exécutif. La pastille de la conférence de rédaction des blogueurs a introduit les questions de Tom, alors Valls, homme de droite ou pas ?

« Ce qui est troublant chez lui c’est son manque d’idéologie, c’est quelqu’un qui a une ferme idée de ce qu’il veut faire mais il peut être sur une branche libérale dans sa référence à Tony Blair et à la fois proposer des idées sociale…. objectivement je le connais très peu et au niveau professionnel ce n’est pas quelqu’un avec qui j’ai de la proximité »

Le pacte de responsabilité a aussi été évoqué : « J’ai du mal à y croire, derrière le slogan on laisse plus de marge de manœuvre aux entreprise ». Emmanuelle Cosse a soulevé la question du financement de ce pacte : « j’y vois l’abandon du financement des entreprise à la branche famille de la Sécurité Sociale ».

Les élections municipales, une claque pour la gauche commentée par tous les blogueurs dans une  autre pastille de la conférence de rédaction. Et les écolos ? Entre autonomie, (38% de listes d’autonomes) et fusion avec la gauche, la campagne était  « normale » avant le deuxième tour.  Mais ça c’était avant le drame bien entendu, celui des fusions surprises de Villejuif et Saint Ouen. Réaction sèche de la Secrétaire Nationale : « Ils ont été suspendus et nous sommes très claires, ce qu’ils ont fait c’est scandaleux », « c’est fini les écologistes ni à droite ni à gauche nous ne sommes plus dans les années 90 ».

Sur les nouveaux entrants au gouvernement, Emmanuelle Cosse a estimé qu’elle n’avait pas à donner de bons points aux uns et de mauvais points aux autres. Mais par contre concernant le premier positionnement de Ségolène Royal sur l’Eco taxe, la chef d’EELV soulevé une petite remarque : « Aujourd’hui des régions ont gelé les projets de financement de transport urbain ». Les blogueurs ont demandé des précisions sur le positionnement des Verts par rapport à cette nouvelle majorité, réponse de l’intéressée : « Je sais qui si on aurait accepté l’entrée au gouvernement on nous aurait qualifié de vendus ».

L’édito de Mehdi et de Badrou est revenu sur les turpitudes d’EELV, « on a l’impression que c’est un parti de bobos » soulève Faïza. La responsable des Verts a soulevé la question institutionnelle du suffrage proportionnel : « En 1997 les écolos font les mêmes scores en Allemagne et en France aux législatives, pour arriver à 47 députés allemands et 4 en France ».

Emmanuelle Cosse a insisté sur la notion de courage politique, notamment avec le sujet du droit de vote des étrangers : « Sur cette histoire, il manque le courage des parlementaires, de mettre tout le monde face à ses responsabilités». Le Président de la République a été visé : « je pense qu’en ce moment il en manque, il faut arrêter de parler seulement aux entreprises et au monde économique on ne peut pas simplement dire aux gens vous allez payer, payer, payer ».

Chargé du logement en tant que vice-présidente de la Région Ile de France, Emmanuelle Cosse est revenue sur le bilan de Cécile Duflot dans le Ministère éponyme : « Nous n’avons pas la participation gouvernementale honteuse », elle a évoqué : « les dadas de certains maire », les centre commerciaux et bureaux d’affaire néfastes à l’amélioration de l’accès aux logement.

Un problème symbolisé par de nombreux locaux vides à la Défense que Nordine a chiffré. Pour l’ex militante : « Il y a aussi certains groupes immobiliers qui n’ont pas fait le deuil des anciennes spéculations ». Le reportage d’Ines sur la défaite historique des communistes à Bobigny était l’occasion de revenir sur les municipales : « Il ne faut pas regarder seulement l’élection, il faut aussi regarder l’action municipale qui va suivre. » Parmi les questions de fin d’émission, celle de Badrou sur le soulagement de voir Voynet arrêter la politique : réponse de l’intéressée dans l’émission…

Saïd Harbaoui

Diffusion sur France Ô le samedi 12 avril à 12h et sur LCP le dimanche 13 avril à 13h.

 

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