« Il n’y a que Nicolas Sarkozy pour nous sortir de là », tel est le slogan et le souhait des membres de l’Union de la France forte, l’Uff. Ils étaient une quinzaine à s’être réunis à Bondy (93) autour d’un verre, au programme : Nicolas, Nicolas et l’Ump. Ambiance.

On nous a donné rendez-vous au Murat, la brasserie sur la place de Bondy, à 19h30 pour assister à un café politique organisé par l’Union de la France Forte (UFF). Arrivés un peu en avance de peur de rater le rendez-vous, nous regardons les tables du fameux bar, pensant y voir déjà un peu de monde. Que nenni, cela nous laisse le temps de commander une bière. Vers 19h45 nous voyons quelques personnes entrer puis se diriger vers le fond du bar.

« Installez-vous ! », hop, un tract « Uff pour le retour de Nicolas Sarkozy ». On compte 7-8 personnes, mais le reste devrait arriver. Franck Yonboue, le délégué départemental de l’Off, nous éclaire sur le pourquoi de cette réunion. Alors, pourquoi faire cette réunion à Bondy, une des rares villes du 93 à être restée à gauche aux municipales ? Il nous explique que c’est précisément parce que Bondy est encore une ville à gauche que la réunion se fait ici. L’Uff sait que Bondy est une ville jeune et elle veut mobiliser les militants et les moins militants afin d’obtenir une plus grosse participation au gros meeting prévu en octobre. Meeting dans lequel ils espèrent voir Nicolas Sarkozy annoncer son retour. Il s’agit en fait d’une réunion parmi d’autres que l’Off organise un peu partout en France.

mms_20140623_190152mms_20140623_190152Vers 20 heures, Franck commence le café politique, au moyen d’un ampli et d’un micro, qualité « maison ». Malgré des personnes qui continuent à arriver au compte-goutte, nous ne serons finalement une quinzaine, presque tous membre de l’Union pour la France forte ou engagés politiquement à l’échelle municipale, exceptée une Bondynoise venue assister. « On a du mal à avoir du monde à cause de la grève des transports » déclare Franck après son intro de bienvenue. Quand on demande pourquoi nous n’avons pas beaucoup entendu parler de ce café politique, on nous dit que la décision s’est faite à la dernière minute par les tracts et par Facebook. Il passe rapidement le micro à Karin Schoubye, la déléguée régionale de l’Union de la France forte, qui présente l’association. L’Uff a son groupe Facebook, fort de ses 10 343 mentions j’aime, malgré 700 adhérents à l’association, « ce n’est pas un parti politique », précise-t-elle. Simplement une association qui milite pour le retour de « Nicolas » à l’Élysée. Les intervenants parlent ensuite des difficultés essuyées aux municipales, regrettant un manque de participation.

Mais surtout, on déplore l’état actuel de l’Ump et la situation de son ex-président, Jean-François Copé. Les participants revendiquent tous leurs soutiens à Nicolas Sarkozy. Certains, ne l’ont pas personnellement rencontré, d’autres sont un peu plus intimes, comme Karin Schoubye qui l’appelle « Nicolas », qui était avec lui le jour de son anniversaire. Il lui aurait d’ailleurs dit « je ferais mon devoir ». Mme Schoubye de rajouter « s’il revient ce sera par l’Ump », selon elle il devrait commencer à prendre une décision en août. Afin d’affirmer ce soutien, les militants appellent à reprendre leurs cartes à l’Ump. Mais finalement quelle est la différence entre l’Off et l’association « les Amis de Nicolas Sarkozy » ? « Ce sont des pontes, depuis 2 ans ils ne font que déjeuner ensemble ! » rétorque Karin Schoubye. « On est la première association à s’être montée, avant les Amis de Nicolas Sarkozy. Nous, nous tractons, nous tentons de rassembler en s’adressant directement au peuple. Les Amis de Nicolas Sarkozy ce sont les élus, les anciens ministres contre nous le peuple ! Je pense qu’on leur fait de l’ombre. »

Le café suit son cours, avec divers intervenants tels que Stephan Hervé, l’ex-candidat Ump-Udi à la mairie de Bondy, des représentants de l’Uni qui considèrent l’Ump comme des alliés, le conseiller municipal de Pierrefitte-sur-Seine Jean-Pierre Renard, Michel Chapoutot, l’un des délégués départementaux de l’Off en Seine-Saint-Denis… Le thème de la séance du jour sera l’emploi. Mais ce qui domine surtout c’est l’appel au soutien de Nicolas Sarkozy, tout en regrettant les affaires qui accablent l’Ump en ce moment, et bien sûr le bilan de François Hollande. Le ton est décontracté, on ne prend pas forcément le micro. « J’ai la cotisation de Jean-Pierre Renard dans mon sac ! » s’exclame Karin Schoubye. Les adhérents Udi présents rappellent leurs soutiens à l’Off et à l’Ump avec qui ils s’étaient alliés pendant les municipales.

Quand nous questionnons l’assemblée sur le retour de Sarkozy, on nous répond qu’il ne compte pas revenir via un autre parti que l’Ump, même si beaucoup souhaiteraient que ce soit le cas, selon Karin Schoubye. « Quand on l’a vu au mois de mars c’était plutôt oui. Mais tout est fait pour l’empêcher de revenir, à droite comme à gauche. » Les noms de Fillon et Jupé sont cités dans la liste des obstacles pour son retour à la tête de l’Ump. Les militants Uff présents sont malgré tout confiants en leur champion pour rassembler au maximum les militants, sans provoquer de schisme.

Tom Chazelat et Kevin Vaz

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