À 31 ans à peine, il s’est emparé de la mairie de Tourcoing (59) après avoir travaillé pour Jacques Toubon, Xavier Bertrand ou David Douillet. Gérald Darmanin, homme de droite non libéral, est un ambitieux réaliste.

IMG_5338C’est assis sur un banc que nous l’apercevons. Un banc de la place toute proprette Victor Hassebroucq, qui héberge en son centre la mairie de Tourcoing. Lui, cet homme en costume mais sans cravate, décontracté, c’est Gérald Darmanin.

« Monsieur le Maire ». Dans certaines villes, le mot paraît inaccessible aux habitants et renvoie à quelqu’un de froid et distant. Pourtant leur maire à eux est ce qu’il y a de plus abordable. Un titre honorable pour un homme qui n’en rajoute pas. Peut-être parce qu’il vient d’en bas. Né à Valenciennes le 11 octobre 1982, il grandit dans le Nord-Pas-de-Calais, région pour laquelle il voue une affection particulière. D’ailleurs il ne se voit pas faire de la politique ailleurs. Une politique ancrée à droite, dans laquelle il est tombée à 16 ans, lorsqu’il a pris sa carte au RPR. Bien avant cela, une enfance qu’il estime heureuse malgré des difficultés de toutes sortes.

Très vite, son père, Gérard, tenancier d’un bar, et sa mère Annie, changeront de mode de vie afin qu’il ne « baigne pas dans l’ambiance des bistrots ». Inscrit à l’école publique, ses parents, inquiets de voir des fautes d’orthographe oubliées sur ses copies, préféreront alors se serrer la ceinture afin que leur fils intègre le privé. Le lycée des Francs-Bourgois, à Paris l’accueillera et il y rencontrera bon nombre d’amis. Les bourgeois bien loin de sa classe sociale auraient pu le mettre à l’écart. Pourtant les barrières n’en sont pas : très vite il est intégré. Et même lorsque ses parents, rattrapés par des ennuis financiers, ne pourront plus assurer ses frais de scolarité, les lasalliens le laisseront terminer son cycle.

La monnaie d’échange sera, pour Gérald Darmanin, de rembourser cette aumône par des « années de travail en tant que de pion », au sein dudit lycée. S’ensuivent une année d’hypokhâgne (tout ce qui l’intéressait « c’était l’histoire et la philo »), puis deux années de DEUG d’histoire dont une seule validée. Gérald Darmanin semble trouver sa véritable voie lorsqu’il entre à Sciences Po Lille. Un épisode plaisant pour l’étudiant : ce moment où il quitte la maison de sa mère (ses parents ayant divorcés) pour prendre son envol. Retour à Lille, petit studio, indépendance. « En troisième année, je n’avais ni l’argent ni franchement l’envie de partir à l’étranger. Au lieu de penser à de bonnes soirées étudiantes, j’ai donc cherché du boulot au Parlement Européen« .

Confiant envers sa bonne étoile

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Peu d’effets personnel et des piles de dossiers : pour le maire de Tourcoing, « ce bureau, ce n’est pas chez moi ».

Aussitôt son CV envoyé, une rencontre s’ensuit. La bonne étoile de Gérald le place sur la route de Jacques Toubon qui lui donnera sa chance, d’abord en tant que stagiaire, puis en l’embauchant immédiatement. Adieu les petits boulots – chanter Brassens dans les bars et les stations de métro, être serveur sur les côtes catalanes – cette fois il sera rémunéré pour ses capacités intellectuelles. Une porte s’ouvre, puis d’autres, et d’autres encore : Toubon le prend sous son aile, le met en relation avec quelques personnes et il se retrouve ainsi à travailler avec Xavier Bertrand, devient directeur de cabinet de David Douillet sous l’ère Sarkozy… Avant de prendre possession, le 30 mars 2014, de la jolie mairie de Tourcoing.

À 31 ans. Pour le lecteur lambda le parcours est brillant, l’ascension fulgurante, mais pour Gérald Darmanin, stoïcien dans l’âme, ce n’est que le résultat de ses efforts, de son travail, « et puis cela fait 15 ans qu’il est entré en politique ». Et contrairement aux féroces carriéristes qui investissent un lieu, y plantent leur griffes jusqu’à ce que mort s’ensuive, le bureau de Gérald Darmanin – composé notamment d’un portrait du Général De Gaulle et d’un cadre de son grand-père, son héros à lui – est décoré de peu d’effets personnels, plutôt de piles de dossiers à traiter. Avec son visage doux, sa voix posée, son attitude agréable et spontanée, il semble à la fois abordable et efficace. Loin du discours rodé, robotomisé, de ses pairs, il n’hésite d’ailleurs ni à confier son passé, ni à cacher ce qu’il est réellement.

S’il assume pleinement ses antécédents, les petites manières des parvenus, très peu pour lui : « J’ai mis des barrières d’hygiène dans ma vie politique, je suis issu d’une famille modeste, je ne veux pas ressembler à certains anciens ou même à des personnalités politiques actuelles. J’ai refusé la voiture avec chauffeur (j’ai une 206 et je préfère vous prévenir que j’aurai une demi-heure de retard), je n’ai aucun frais de bouche ici à la mairie. Bien sûr, je suis comme tout le monde, j’aime l’argent mais j’ai besoin de conserver une hygiène de vie. Au départ tout le monde a de bonnes intentions, mais de là à s’habituer, s’embourgeoiser… Le jour où je veux faire de l’argent, je monterai mon entreprise, j’irai bosser pour Auchan ou dans une autre grande boîte. Là j’aurai une force de travail, mon employeur fera de l’argent sur ma force de travail donc il sera normal que j’ai une bonne fiche de paie. Mais faire de la politique pour s’enrichir, non… J’ai un salaire de député, qui constitue deux fois plus voire trois fois plus que ce que gagnent les habitants de ma ville » explique-t-il, avant d’ajouter : « je n’ai pas de passion dévorante, je ne joue pas au casino, je ne parie pas sur des chevaux, je n’aime pas les montres, j’ai des amis qui ne me coûtent pas cher et ça me va très bien. Ce que j’aime c’est cuisiner et lire des livres donc ni très original ni onéreux… ».

Un homme simple, donc, et qui « accorde des rendez-vous à tous les habitants qui souhaitent (le) rencontrer ». Ami(e)s tourquennois(es), dépêchez-vous, cela risque de ne pas durer : en effet, après avoir refusé ses 3100€ d’indemnités en tant que maire (« une somme de 122 000€ par an, redistribuée au sein du budget municipal »), Gérald Darmanin semble aussi peu convaincu par l’efficacité du cumul des mandats. « Je trouve que c’est une bêtise… En tout cas je sais que je ne ferai pas ça pendant trente ans ».

Un membre de l’UMP avec ses particularités

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Le grand-père de Gérald Darmanin, Moussa Ouakid. Tirailleur algérien dans l’armée coloniale, il est fait prisonnier pendant la Seconde Guerre mondiale avant de s’évader pour participer à la Libération.

De sa famille, aux origines et aux religions diverses, berbères musulmanes ou encore juives maltaises, Gérald Darmanin est fier d’avoir « deux grands-pères méditerranéens et deux grand-mères flamandes ». Il se sent profondément catholique, culturellement, mais ne partage pas certaines idées de son parti politique, selon lesquelles l’islam serait incompatible avec la République. « Mon grand-père était musulman, priait Allah mais aimait la France par-dessus tout. Il a crié ’Vive la France’  lors de la bataille de Monte Cassino, où il y a eu 80% de pertes avec le drapeau français sur les cercueils… Et à cette époque là on ne leur a pas dit ‘vous êtes musulmans donc incompatibles avec la République Française’ ». « Ces questions de confessions sont complexes, la République ne peut pas reculer devant des revendications religieuses ou communautaires et de l’autre côté pour qu’une religion s’imbrique avec la société, ça prend du temps… » détaille-t-il, avant de conclure : « moi ce qui m’importe, c’est est-ce que l’on respecte ou pas la France, une fois que l’on a répondu à cette question, qu’importe la couleur de peau ou la religion ».

Il ne partage pas non plus la dénonciation systématique des naturalisations par l’UMP : « quand on est de droite, gaulliste, républicain, on devrait être heureux que des gens choisissent d’être Français. Après, l’immigration clandestine, c’est une autre histoire mais vouloir devenir Français… C’est un acte d’amour incroyable ». Autre particularité qui le distingue des partisans de la droite  : « je suis bien évidemment pour les libertés mais je ne suis pas un libéral, économiquement parlant. Ce n’est pas en diminuant les prestations sociales et en laissant le marché tout faire qu’on va relancer l’économie ». Sa vision, son histoire et sa perception de la politique, sont surprenantes.

Lorsqu’on lui demande pourquoi avoir choisi la droite plutôt que la gauche, la réponse tombe comme un couperet : « il y a une très jolie phrase de Max Gallo qui dit ‘on ne peut pas jouir de tous les plaisirs des riches et être le porte-parole des pauvres’. Je trouve que les gens de droite sont plus clairs. Ils sont libéraux, moi non, mais ils ont un discours qui peut correspondre à une vérité vis-à-vis du peuple. L’homme de gauche va dire ‘on va vous protéger’ alors qu’ils ne les protège pas du tout. Et puis il y a la notion de compétence : si la personne est performante, les gens s’en foutent du reste. ‘Oui, bon, il aime les femmes, il est riche, il a peut-être mis un peu d’argent de côté, mais c’est pas très grave… Parce qu’il est efficace, parce que le chômage n’est pas là, parce que quand j’attend quelque chose de lui je l’ai’. Regardez les Balkany. Tout le monde a le droit de penser que ce n’est pas très normal, ce qu’ils font, mais en même temps ils sont réélus, parce qu’à Levallois Perret, tout le monde trouve des places en crèche, les rues sont propres… Mais si vous touchez de l’argent, allez en scooter chez votre maîtresse, et que par ailleurs vous ne réglez pas le problème des gens, là ça pose un vrai souci. On peut commencer à avoir une certaine largeur quand on a éradiqué pas mal de problèmes pour les Français… ».

Gérald Darmanin, en deux mots, comment vous qualifiez-vous ?

Je suis un pur produit du Nord-Pas-de-Calais. Je trouve que c’est une région modeste, courageuse. Et puis il y a de la fierté chez les gens du Nord, mais pas une fierté mal placée, démonstratrice, une fierté pour ce qu’elle est. Je me sens vraiment bien ici. Et si vous questionnez mes proches sur mon tempérament, je pense qu’ils vous diront que je ne doute de rien. Ce n’est pas de la prétention, mais je ne doute pas que ce que j’entreprends pourrait ne pas marcher. L’idée ne m’effleure même pas. Il m’est d’ailleurs arrivé d’aller dans des combats où je savais que je ne gagnerai pas. Enfin je suis un éternel optimiste, heureux de vivre et ne me plains de rien.

Vous êtes issu d’une famille modeste et vous sortez de Sciences Po. Qu’est-ce qui vous a poussé à faire de la politique ?

L’histoire. Si j’avais une ambition ce ne serait pas d’être réélu, ce serait d’en faire parti. Je me nourris depuis toujours de biographies, d’anecdotes, des grandes batailles. Je lisais tout ce qui se faisait sur Napoléon, De Gaulle, Louis XIV et puis un jour, adolescent, j’ai eu une réflexion, toute bête, naïve mais c’était : l’histoire d’aujourd’hui, c’est la politique. Moi j’ai l’impression de vivre l’histoire, quand je suis à l’Assemblée Nationale. Elle s’écrit devant moi.

Vous êtes membre de l’UMP. Quand on part d’en bas et que l’on devient maire, est-ce que l’on est pas plutôt enclin à vouloir « aider les autres et prendre sa carte au PS » ?

Je pense que le PS est le contraire même de toutes mes convictions. C’est un peu comme le Canada Dry, le PS, on a l’impression que c’est social et ça ne l’est pas. J’ai une différence fondamentale qui fait que je ne serai jamais de gauche : je ne crois pas du tout à l’excuse sociale. Le jour où j’ai compris que la gauche était imprégnée de thèses bourdieusiennes, je me suis dit que jamais je ne serai comme ces gens-là. Ce n’est pas parce que l’on est fils d’immigré ou issu de la classe populaire qu’on est forcément avec de gros boulets aux pieds. C’est même le contraire : c’est souvent un moyen supplémentaire de s’en sortir par rapport aux enfants de bourgeois. Deuxièmement, j’ai vécu à Sciences Po quelque chose de très désagréable : voir que les plus conservateurs étaient souvent les profs de gauche qui eux-même étaient des enfants de profs de gauche. Et ce qui compte dans la vie ce n’est pas le capital financier, c’est le capital intellectuel ou social. Enfin, quand la gauche analyse tout par le prisme des revenus, elle se trompe complètement.

Quelles sont les valeurs de l’UMP qui vous ressemblent le plus ?

Ce que j’ai en commun avec l’UMP c’est l’idée de la responsabilité. Il y a cette très belle phrase de Heidegger : « seul celui qui peut se donner vraiment un fardeau est libre ». Une autre valeur proche de mon parti politique c’est le mérite. Je suis aussi très ferme sur les questions sociétales, non pas parce que l’homosexualité ou le cannabis soit un danger pour la civilisation mais il faut des règles. Enfin, je suis peut-être minoritaire dans mon parti, mais en tout cas il m’a laissé ma chance. Je ne crois pas que mon parcours soit possible au PS. Laisser une circonscription gagnable au fils d’une femme de ménage et issu de l’immigration est impossible chez eux : on les mets sur des listes de circonscriptions où il « y a des Arabes ». Plusieurs personnes m’ont fait dit avoir vécu le racisme au coeur du PS, moi j’ai toujours pu défendre mes thèses à l’UMP, parfois en désaccord mais jamais pour ce que j’étais.

Député à 29 ans, maire à 31, votre ascension vous pensez la devoir à quoi ?

Au travail, à la chance, à quelques personnes, aussi. Ce qui dépend de moi c’est le travail : je ne triche pas, cela fait quand même 15 ans que je suis adhérent dans un parti politique, que je fais des campagnes électorales, que je distribue des tracts, que j’essaie d’apprendre, que je rencontre des gens, que je connais mon territoire…  Je me suis présenté deux fois lors d’élections cantonales, que j’ai perdues toutes les deux. Parce que personne voulait y aller, parce que c’était ancré à gauche… À une époque où tout le monde se battait pour les belles places et personne ne voulait aller dans des coins impossibles. Trop de personnes pensent que c’est facile mais non, il y a du travail derrière.

En mai 2014, vous refusez vos indemnités en tant que maire et imposez également une réduction de 5% sur le salaire de vos adjoints. Quelles ont été les réactions après cela ?

Personne ne m’a suivi… Le mimétisme n’a pas fonctionné, déjà… Parmi mes adjoints, certains l’ont fait (je leur ai expliqué que c’était ça ou la porte). Personne n’est obligé de faire de la politique. Cela ne veut pas dire que les élus ne font pas leur travail ou qu’ils ne méritent pas tant, c’est juste que dans une ville populaire, dont 25% de la population vit sous le seuil de pauvreté, on peut pas se permettre de faire comme si tout allait bien. Pour les autres… Je ne suis pas là pour donner des leçons de morale à tout le monde, moi je dis juste que c’est comme ça que je vois les choses.  Et puis ça me donne un argument très cool, aussi : quand je commence à dire aux fonctionnaires, aux personnes : faites des économies, faites attention… Et que je me fais engueuler par les gens, je leur réponds que je ne leur coute pas un euro. Et si vous n’êtes pas contents je rends les clés et pars de la mairie. Je n’attends pas après ça pour vivre, vous savez. Du coup cela donne une relation de confiance avec les gens. La politique, personne n’y croit plus. On dirait un amant qui dit dans cesse à sa maîtresse ‘je vais quitter ma femme’ et qui ne la quitte jamais.

Vous avez affirmé être soulagé du départ de Jean-François Copé. Qui sont pour vous les nouveaux ténors de votre parti, ceux qui pourront éviter l’éclatement, la perte des adhérents etc ?

Très objectivement, il y a beaucoup de gens compétents au sein de l’UMP.  Contrairement au PS il y a dans ce parti bon nombre de personnes de 40 à 50 ans avec une intelligence, un coeur, un esprit qui peut servir notre pays. Bruno Le Maire, François Baroin, Valérie Pécresse… Moi j’ai un atome crochu tout particulier avec Xavier Bertrand, parce qu’il est différent des autres. Il est provincial, il vient du privé, il est franc et en étant maire de Saint-Quentin, il sait ce que c’est d’être le responsable de l’une des villes les plus pauvres de France, il sait ce qu’est le peuple. Le peuple pour lui ce ne sont pas des notes de synthèse écrites par des sondeurs, il le voit dans sa permanence, il le connait… Et ça, ça me parle.

Et pour 2017, si je vous dis : Nicolas Sarkozy, François Fillon ou Alain Juppé vous me répondez ?

Xavier Bertrand. Je préfère les petites PME qui montent aux grandes multinationales. Il est vraiment à l’écoute, il est sincère envers moi, envers les autres, envers le pays.

Comment faire une politique de droite au sein d’une ville comme Tourcoing ?

La droite, c’est le peuple… C’est ce que la droite et le peuple ont oublié, d’ailleurs. L’autorité et la sécurité, ce sont des valeurs de droite mais ce sont surtout des valeurs du peuple. Ceux qui ont le plus besoin de sécurité, ce ne sont pas les riches derrière leurs portails automatiques et leurs alarmes reliées directement à leurs agences privées, ce sont des ouvriers qui ont besoin de leurs voitures et qui ne comprennent pas pourquoi, à 4h du matin, leurs pneus sont crevés, ou que leur automobiles ont brûlés à cause de violences urbaines. Le peuple a des valeurs de droite, justement parce qu’il n’a pas le luxe de pouvoir se payer les valeurs de gauche. Donc, au contraire, il n’y a aucune incompatibilité à faire de la politique de droite ici. Ce qui est incompatible, c’est de mettre de la distance avec les gens et de se comporter comme un bourgeois de droite. Moi je ne mets même pas ma cocarde de maire…

Les priorités pour votre ville, dans les mois à venir ? 

Cette cité, c’est l’équivalent d’un foyer qui, avec peu de revenus, a fait un crédit, puis un autre crédit, pour finir interdit de chéquier. L’urgence c’est de désendetter la ville et ce travail, nous l’attaquerons dès le prochain budget.Ensuite, dans la vie pratique, il faut renforcer la sécurité, l’éducation de la petite enfance et le sport (parce que je crois que c’est la touche d’espoir dans la vie de beaucoup de personnes qui souffrent – à commencer par les ados). Enfin, à plus long terme, j’aimerais faire venir des grandes entreprises, de l’emploi… L’idéal serait d’être le deuxième « Borloo de Valenciennes », en quelque sorte.

Pegah Hosseini

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