emptyCe week-end, la première édition du festival de graffiti,  Top 2 Bottom se tiendra à la halle Pajol, dans le 18° arrondissement parisien. Sur le site de l’ancien entrepôt Sncf , la culture urbaine va occuper l’espace et les murs.

« Le Top 2 Bottom signifie graffer un train de haut en bas ou de gauche à droite. Le festival est une métaphore en référence à ce quartier, qui est proche des voies ferrées où de nombreux trains ont été graffé », lance Nico l’un des fondateurs de l’événement. C’est Kingston dans le 18e, sans les nuages de fumée et les rastas… Sous un soleil à faire fondre la calotte glaciaire, le festival ouvre ses portes sur un air de reggae. L’évènement s’organise comme un vrai petit village de haute montagne, en plein Paris. Au milieu des street marketeur un trio se démarque par leurs créations.

Les organisateurs

« Nous sommes une toute nouvelle marque qui se nomme Twinz Berry ! On est une paire de jumelle accompagnée de notre meilleure amie Myrtille, d’où le nom de la marque » lance Aurélie. « On est des créatrices de bijoux/accessoires de mode pixélisés sur des perles en plastiques, le tout dans un univers geek, ethnique tout dépend des collections » conclut Élodie, la seconde « Twinz » avec le même entrain.

 

 

 

 

Twinz Berry

Twinz Berry

La créativité ne se distingue pas qu’avec des bombes de peinture ou un dermographe. Les clients du bistrot « Les petites gouttes » et du « Bob’s bake shop » consomment et profitent de l’événement avec leurs terrasses qui donnent en plein cœur de l’esplanade. Ils contemplent et se restaurent sur le rythme d’un DJ, qui mixe à l’arrière d’un camion vintage. Disséminé un peu partout sur la place, des spots éphémères sont implantés pour laisser libre recours aux artistes. Différents graffeurs, différents styles et parcours sont présents dans ce jam, cette rencontre au carrefour de la créativité.

NEXT, 27 ans

 Next

Next

« J’ai commencé le graff il y a maintenant 12 ans. Dans la vie je suis journaliste, j’écris sur l’art. Je ne mélange pas les deux univers, personne ne sait que je tag quand je vais faire mes interview… Il y a beaucoup de gens qui sont ici qui font du graffiti et qui ont un vrai métier à côté » livre sereinement Next. « Aujourd’hui, il y a une vraie différence entre le graffiti et le street art… Le graffiti c’est une vraie culture dont le terme vient des gens qui ont font ! Le street art contrairement au graffiti, c’est un terme qui vient des commissaires d’exposition, des ventes aux enchères, des journalistes… Ce n’est pas un mauvais terme, mais il vient des gens qui n’ont rien à voir avec cette culture » souligne le jeune journaliste.

 

RMAX, 34 ans

RMAX

RMAX

« Je me suis lancé dans le graff en 96. Le street art c’est un terme que je n’utilise pas et je n’aime pas. Je participe à l’événement, car c’est un de mes potes qui organise » balance sans détour RMAX. 

 

DECAP, 36 ans

decap

Decap

« À côté du graff je travaille dans la mode. Je suis rentré dans le graffiti dans les années 90, dans la période collège. C’était la découverte avec la pochette de rap : ‘rap attitude 1’. C’était la 1ère compilation de rap français avec la couverture du graffeur Mode2 ça m’a marqué » confie Decap avec passion. « De nos jours qu’on le veuille ou non, le graffiti est rentré dans les mœurs. Tu vas chez Monoprix, il y a une campagne street art. Tu prends une une chaine TV qui s’adresse à la jeunesse, ils vont te faire des logos tagué pour parler aux gamins » expose l’artiste. « Après c’est à double tranchant le fait que le graffiti perce d’un point de vue commercial et culturel ça lui retire ses lettres de noblesse, qui était le fait d’être un art controversé, gratuit et libre » conclut-il.

 

GREMS, 35 ans

Grems

Grems

« Ça va faire 20 ans que je fais du graff, je suis rentré dedans avec le hip-hop. J’ai un style de graff ethnique avec des influences qui

viennent de l’Afrique, de l’Amérique du Sud. Je suis un street artiste, ça fait 9 ans que c’est mon boulot ». « Cest juste qu’il faut se dire qu’il le graffiti et le street art qui est  de la peinture contemporaine… C’est fait par des mecs qui font du graffiti, mais qui pousse le graff plus loin, hors de ses codes et ses réflexes ! » relativise Grems. « On a voulu que le festival ressemble au 18e ! Nous les organisateurs on vient tous du coin, on a créé cet événement avec une réelle envie de développer le quartier. » conclut Stéphane l’un des fondateurs de l’événement.

Lansala Delcielo

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