La semaine dernière, le SIMI (Salon de l’immobilier d’entreprise) s’est installé trois jours durant au Palais des Congrès de la capitale. Le projet du Grand Paris était au cœur des discussions, le département de la Seine-Saint-Denis aussi. Le 93 pourrait devenir un endroit incontournable de la futur métropole parisienne. Reportage.

À l’ouverture de l’événement qui rassemblait tous les grands acteurs du secteur mercredi 3 décembre, la foule ne manquait pas. L’espace dédié à l’Ile-de-France concentrait visiblement plus de monde que le reste des régions. Et si un sujet était au cœur des discussions, c’est bien l’avenir de la région illustré par la métropole du Grand Paris. Mais surtout, ses futures lignes de métro (15, 16, 17 et 18) appelées « le Grand Paris Express » et décrites comme « la révolution qui reliera tous les pôles importants de l’Ile-de-France », explique Stéphane Troussel, président du Conseil Général de la Seine-Saint-Denis (CG93).

« L’avenir du Grand Paris et de l’Ile-de-France se joue en Seine-Saint-Denis », certifie l’élu, vantant le fait que « la jeunesse du département et la mixité culturelle et sociale de ces jeunes dont les parents sont parfois issus de pays en pleine émergence, constitue un réel atout qui donne un temps d’avance sur le reste de l’Europe. » Gérard Ségura, ancien maire PS d’Aulnay-sous-Bois et vice président du CG93 chargé de l’aménagement et du développement économique, abonde en ce sens. Pour lui, le 93 constitue « le cœur battant du Grand Paris » et insiste sur le fait que « l’un ne rime pas sans l’autre pour la construction de la future grande métropole ». Pour lui : « le territoire a tous les atouts pour affronter les aménagements des 20 ans à venir et d’ici 2025 déjà, les transformations seront bien visibles. »

Un des plus gros projet qui lui tient à cœur ? Le futur Central Park à la française, qui pourrait se faire dans le parc Georges-Valbon de la Courneuve, grand de 417 hectares. Dans cet espace qui n’a jamais été exploité à sa juste valeur, 24 000 logements, des bureaux et commerces mais aussi écoles, crèches, cinémas ou encore espaces dédiés aux sports, pourraient s’y construire. Ce qui serait un projet pharaonique qui chamboulerait la vie des habitants de cette ville.

Mais les projets poussent un peu partout sur le territoire. Kahina Aït, responsable de la communication du site Paris Nord 2, vaste ensemble de bureaux situé entre Villepinte (Seine-Saint-Denis) et Roissy (Val-d’Oise) nous explique à quel point le 9-3 est convoité : « La Seine-Saint-Denis est aujourd’hui le premier département pour la création d’entreprise dans la région. Il y a un tel dynamisme que l’offre doit s’adapter à la demande en terme de locaux. » Paris Nord 2 symbolise d’ailleurs ce « boom » annoncé par ses partisans : « d’ici à 2030, l’objectif est de doubler sa surface (aujourd’hui d’1 million de m2 construits), passer de 550 à 1300 entreprises et de 20 000 à 70 000 salariés dans les différentes structures. » Ailleurs dans le département, les terrains à agrandir ne manquent pas : les Docks de Saint-Ouen ou les quais du Canal de l’Ourcq se développent, attirant de plus en plus de monde.

Sarah a investi dans un appartement à Pantin. Connue pour sa proximité avec le 75 mais aussi ses belles allées au bord du Canal de l’Ourcq, cette commune est actuellement en pleine mutation. Et si cette jeune maman a acheté là-bas, ce n’est pas anodin : « avec mon conjoint nous cherchions un appartement dans un endroit tranquille, vivant, sans pour autant être en plein Paris. Quand on a vu les plans des futurs logements au bord du Canal, cela était l’endroit idéal : rester proche de nos familles vivant le 93 mais assez près de Paris pour nos boulots. » Et les endroits proches de la capitales sont de plus en plus convoités. Stéphane a acheté un appartement il y a 5 ans à Aubervilliers, à deux pas de la porte Villette et de son boulevard MacDonald. Il explique : « dans quelques années, mon logement vaudra le triple. Avec le projet de la métropole du Grand Paris, je serai en plein dedans. Le boulevard à côté est en train de se développer de plus en plus. Ça apporte de la vie nouvelle ici. Je ne regrette pas mon investissement. »

La Seine-Saint-Denis serait-elle « the place to be » à présent ? Rendez-vous dans 10 ans pour voir le résultat des premiers changements.

Ines El Laboudy

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