Autour de la table pas très ronde, une averse de profils défile sous l’œil bienveillant de notre invité. Étudiants, développeurs, journalistes, blogueurs, professeurs, consultants en informatique… L’histoire de Sébastien Folin commence à Madagascar en 1970. Six ans plus tard, le climat du pays n’est pas au beau fixe, il est rapatrié avec sa mère dans le froid de Sarcelles (95), en région parisienne. Cette dernière se marie et la petite famille part s’installer en 1980 sur l’île de la Réunion. « La personne avec qui elle s’est mariée m’a reconnue… C’est devenu mon père et il m’a donné son nom  ». Il se met aussitôt à suivre l’évolution professionnelle de ses parents… Le père est boulanger, sa mère le talonne de près dans le monde du pétrin.
« Un jour, ils ont ouvert une boulangerie dans une galerie commerciale, en face il y avait un disquaire… J’ai pu découvrir autre chose que les musiques de ma mère, Mireille Mathieu et Mike Brandt. Grâce à ce magasin, j’ai pu commencer réellement à m’intéresser à la musique. » Notre ancien monsieur météo a une scolarité ordinaire… En 4e, une rencontre va lui permettre de mettre le pied à l’étrier. « J’étais en classe avec un jeune garçon qui s’appelait Henri et son passe-temps c’était la radio… Il m’a dit un jour vient faire de la radio, moi je n’aime pas parler dans le micro. C’était une radio associative et étant d’un naturel curieux, je me suis retrouvé à faire de la radio à l’âge de 15 ans. »
Il posait sa voix dans son émission nourrit par OK Podium, Rock and Folk toutes les semaines en parallèle de sa scolarité. Cette expérience le conforte dans l’idée que c’était ce métier qu’il voulait exercer. « J’ai fait de la radio pendant toutes mes années collèges et lycée, à raison d’une heure par semaine jusqu’au Bac. Cette année-la j’ai décroché des créneaux beaucoup plus importants, j’étais en quotidienne sur Fun Radio à la Réunion. J’étais au lycée de 7 h 30 à 17 h 30, j’allais à la radio pour une de 20 h à 23 h. » Après l’obtention du Bac en 1989, il rentre dans la vie active.
WP_20151121_15_52_18_ProLes choses deviennent rapidement plus sérieuses pour l’animateur de Harry, ils décrochent des matinales sur RFM. « Je devais lancer des informations, mon éventail s’élargissait. Parallèlement à cela, une télé privée a ouvert : Antenne Réunion en 1991. Dans les années 90 en France il y avait 6 chaînes alors qu’à la Réunion il y en avait seulement 2. Le chemin entre la radio et la télévision est naturel, ils m’ont proposé de présenter des émissions. De 1991 à 99, j’ai fais plusieurs émissions, dont la météo. C’était assez simple, il fait beau le matin et beau l’après-midi. »
L’animateur autodidacte de l’émission éponyme : le Folin hebdo se fait la main avec le direct, les interviews à travers des émissions culturelles. « C’était une vraie formation, même si je suis passé par beaucoup d’interviews catastrophiques avant d’en faire une qui tienne la route.» Les casquettes s’enchaînent en parallèle, DJ, animateur dans les supermarchés, directeur d’antenne (NRJ Réunion), réalisation de documentaires, des publicités, des clips… Il débarque à Paris au début de l’an 2000, dans l’optique de se frayer un chemin dans la réalisation. « Je suis alors contacté par TF1… J’avais participé à un festival de présentateurs météo, à Issy-les-Moulineaux en 1997… Fin 1999, Alain Gillot Pétré, le présentateur météo décède. Ils recherchaient une personne pour le remplacer, à l’époque c’était le début des grandes questions de minorités visibles. Il cherchait un noir à mettre à l’antenne, ils sont donc tombés sur ce que je faisais à la Réunion. Ils m’ont appelé j’ai décliné dans un premier temps. J’ai commencé la météo en 2001 puis j’ai enchaîné avec Vidéo gag de 2003 à 2008, suite à la débâcle de Bernard Montiel… Tout en bossant à côté chez RTL dans la foulée. TV5 m’appelle pour faire une émission : Acoustique
Il fait le tour de l’hexagone et de son climat, il décide de continuer ses aventures audiovisuelles pour aller à France 2 en 2009. Sébastien Folin se lance alors dans une émission scientifique du nom ADN. L’expérience dure 2 ans et prend fin brusquement comme un cyclone. Il prend son baluchon pour présenter le Labo en 2005 sur France Ô. L’émission dure 4 saisons et entre-temps France 3 l’appelle pour présenter un jeu télévisé : Harry, une émission quotidienne qu’il présente l’après-midi. L’aventure professionnelle de ce boulimique de travail ne s’arrête pas là, car il présente un talk-show qu’il produit : le Folin Hebdo, depuis la rentrée sur France Ô.
Préparer une interview passe selon Sébastien Folin par l’écoute l’album, la lecture du livre, se renseigner sur la personne sans pour autant aller voir les échos dans la presse. « La première chose dans une interview c’est de poser des questions avec sincérité, il faut que ce soit des choses qui vous intéressent !» Une précipitation emplie de conseils fuse avant que les blogueurs s’engouffrent dans l’exercice. On écoute, on rit, on s’essaye à ses méthodes, puis on laisse inerte la table pas très ronde pour s’immortaliser avant la fin de cette rencontre chaleureuse.
Lansala Delcielo

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