Dès le départ, le groupe assis à la grande table verte propose au journaliste de Vice Magazine de parler de la « Friendzone », cette façon qu’à une fille de considérer en ami ou en frère, un garçon qui en pince pour elle.  D’autres préfèrent parler d’un chanteur/rappeur qu’ils aiment, ou tout simplement de leur style vestimentaire. Diama, elle, a un petit coup de cœur pour Gradur, alias l’homme au bob : « J’écoute ses chansons mais il a changé, il fait carrément du zouk maintenant. C’est plus trop un rappeur, il fait comme tout le monde maintenant. Mais je l’aime bien. »
Ines2Certains ont décidé de définir le mot « mode » : « La mode c’est un mode de vie », « la mode, c’est notre reflet », « la mode c’est la vie, c’est un art ». Mais très peu s’attardent sur leur feuille et leur crayon. A côté, Camille Vivier, photographe de mode, vient d’installer son petit studio photo. En 10 secondes, la table verte est vide. Tous font la queue pour essayer une tenue et flirter avec l’objectif. Juste derrière, une maquilleuse ajoute une touche de couleur aux visages excités par les crépitements des appareils. C’est parti pour une séance photo de deux heures. Tour à tour, les jeunes franciliens empruntent des vêtements plutôt décalés sur le portant que tiennent deux stylistes.
Bottines rouges avec des talons façon « paquet de Malboro » ou pull à fourrure avec des manches qui arrivent aux tibias, il y en a pour tous les goûts. Beaucoup repassent plusieurs fois devant le drap tendu au mur, qui fait office de fond. Fou rire dans la salle quand certains inventent des poses venues de l’espace ou tentent de prendre un air étonné alors qu’ils n’ont qu’une seule envie, c’est d’exploser de rire. Après avoir rempli l’ordinateur de clichés, il est temps de s’installer devant le rétroprojecteur. Étienne Menu prend le micro et demande l’avis de la foule en furie qui hurle de rire, devant le défilé de photos au mur. Entre critiques et compliments, la journée se termine dans la joie au studio 13/16.
Inès El laboudy

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