[#PRESIDENTIELLE2017] Ce samedi 22 avril, veille du premier tour de l’élection présidentielle, les reporters du Bondy Blog ont investi La REcyclerie, dans le XVIIIe arrondissement de Paris, pour une conférence de rédaction participative avec ses lecteurs autour du thème « citoyenneté et présidentielle ». Interview de Baptiste Joulia, chef d’atelier des « amis des recycleurs ».

Baptiste Joulia, est responsable atelier des « Amis recycleurs » à la REcyclerie, un bar branché du 18e arrondissement de Paris où tout est recyclé. Le lieu accueille aussi des potagers urbains cultivés selon le principe de la permaculture. Bref, il fait la part belle à l’écologie. Dans son atelier, il répare et recycle des objets de toutes sortes pour lutter contre l’obsolescence programmée.

Bondy Blog : Diriez-vous que l’écologie a été assez présente dans la campagne présidentielle ?

Baptiste Joulia : Non, ça n’a pas du tout été suffisamment discuté dans cette campagne. La dernière fois qu’il y a eu un mouvement qui représentait l’écologie, c’était celui de Nicolas Hulot. Il aurait pu être le troisième homme, comme Jean-Luc Mélenchon (Nicolas Hulot a renoncé à se présenter cette année, ndlr). Yannick Jadot (le candidat d’Europe Ecologie Les Verts ndlr) s’est mal préparé et il a choisi de se retirer au profit de Benoît Hamon.

Bondy Blog : Finalement, dans cette élection, qui sont les candidats qui représentent le mieux l’écologie ?

Baptiste Joulia : Benoît Hamon est un choix par défaut. Il y a Jean-Luc Mélenchon, c’est celui qui représente le mieux les attentes écologistes. Emmanuel Macron en a aussi un peu parlé dans son programme. Il y a un vote de coeur et un vote de raison. Mais je ne sais pas encore pour qui je vais voter. Je déciderai demain dans l’isoloir.

Baptiste Joulia, à la REcyclerie, Paris.

Bondy Blog : Quelles sont les initiatives écologiques qui vous ont marqué au niveau national et international ?

Baptiste Joulia : Le ville de Paris est engagée dans ce sens-là, avec le tri sélectif et le composte. Il y aussi le mouvement Colibri, de Pierre Rabhi (qui souhaite replacer le citoyen au coeur de l’action politique NDLR). Il y a eu la Cop 21 aussi. C’est une belle initiative, mais la position de Donald Trump sur le sujet est préoccupante. L’Europe va dans le bon sens pour l’écologie.

Bondy Blog : Est-ce que l’impulsion doit venir de la base ou des politiques ?

Baptiste Joulia : C’est la base qui doit impulser les solutions politiques. Mais les hommes politiques doivent tenir leur promesses. Mélenchon et Macron en on faites. On verra bien. Mais la base doit solliciter le politique. On ne doit pas être dans une attitude attentiste. Si on attend que cela vienne des politiques, ça ne changera pas.

Bondy Blog : Quelles sont les initiatives que chaque citoyen peut mettre en place à son échelle, en matière d’écologie ?

Baptiste Joulia : La réduction des déchets pour commencer. Quand on trie, on se rend compte qu’on a plus de déchets d’emballages que de déchets organiques. Ensuite, on peut manger bio et acheter local. Aujourd’hui, il y a des Amap (associations pour le maintien d’une agriculture biologique, ndlr) et des coopératives. Si on pousse plus loin, on peut consommer moins de viande, car l’élevage dégage beaucoup de CO2. On peut aussi pousser les entreprises à avoir une politique « 0 déchets » et s’interroger sur les dosettes par exemple et les verres en plastique.

Les lectrices Nouria et Laura avec Alban ELKAÏM

Crédit photo : Frédéric BERGEAU

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