SEMAINE SPÉCIALE BRUXELLES. Rencontre avec Walid Ben Alla, molenbeekois de 16 ans.

Les Indescriptibles est une émission radiophonique mensuelle, fruit de l’atelier mené par Isabelle Tonglet, on y aborde des sujets divers la médecine ou le djihad. Nous rencontrons Walid Ben Alla, un Molenbeekois de 16 ans, il anime avec ses quatre compères Les Indescriptibles, une aventure qui a commencé le jour où « Thibaut Coeklbreghs  est venu à l’école des devoirs » raconte Walid « et comme ça nous a intéressé, on a commencé à assister aux ateliers tous les mercredis après-midi ». Au cours des deux dernières diffusions on a laissé place à des thèmes d’actualité, sans-papiers et réfugiés, « on n’a pas toujours des idées on s’inspire de ce qui se passe et voilà ça nous donne des idées et on peut trouver des rubriques à faire dessus comme ça on apprend par la même occasion. Surtout ces derniers temps, avec les émissions, on nous demandait de faire des recherches et j’ai commencé à m’intéresser un peu plus à plusieurs sujets et là maintenant, j’ai comme un réflexe quand je regarde Docteur House par exemple parce que j’adore cette série. Dès que j’entends un nom de maladie, je m’arrête de regarder et je vais sur Wikipédia, même chose pour n’importe quelle référence, par exemple, Bonny & Clyde, je ne savais pas ce que c’était et je faisais des recherches. »

« Cela n’avait rien avoir avec ce qu’on pensait au départ »

Un état d’esprit qui permet à Walid de questionner son environnement, cela lui permet de déconstruire certaines idées reçues, des stéréotypes « on pense comprendre ce qu’il se passe dans l’actualité » nous dit-il « mais quand on approfondit un peu plus, on se rend compte que ça n’avait rein avoir avec ce qu’on pensait au départ ». Walid s’arrête un instant, les yeux un peu dans le vague, le temps de trouver un exemple « les complots avec tout ce qui était Illuminati et Francs-Maçons, on croyait que c’était des satanistes, mais en allant au musée bah on a compris que c’était complètement faux, que ça n’avait rien à voir avec ce que je pensais » et cette mise en échec des préjugés va au-delà des complots, elle s’applique même aux récits médiatiques « déjà que j’étais quelqu’un de sceptique, je le suis encore plus maintenant. Je dis pas que ce que racontent les grands médias c’est nul, mais quand on nous parle trois jours d’affilée d’un panda qu’on a ramené de Chine… et de l’autre côté il y a des attentats, on sait plus qui est qui on est perdu avec les noms et on ne comprend pas ce qu’il s’est vraiment passé. » Et Walid de brandir son téléphone « A Molenbeek je n’ai jamais rencontré de terroristes. »

Une remise en cause d’un traitement médiatique qui s’applique d’autant plus à sa ville natale, « Oui, c’est à Molenbeek que j’habite et surtout que c’est faux. Ce sont des mensonges que l’on répand et qui sont faux, on dit que c’est la ville des terroristes, des réfugiés. Alors que si on fait des recherches, moi-même qui habite ici à Molenbeek je n’ai jamais rencontré de terroristes. Quand on nous dit que c’est la ville qui a le plus de terroristes, la ville où l’on est le moins en sécurité, alors que moi-même je n’ai jamais vu quelque chose qui m’a fait me sentir en insécurité. » Et Walid de brandir son téléphone où l’on peut voir collé, « nous aussi nous sommes Molenbeek ».

Ahmed Slama

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