#PRÉSIDENTIELLE2017 Nouvel épisode de notre série sur ceux qui vont voter pour la première fois à une élection présidentielle. C’est au tour de Corentin Tholoniat, étudiant en première année à Sciences Po, de nous expliquer son choix. Le 23 avril prochain, il votera Emmanuel Macron. Rencontre.
« Lorsqu’Emmanuel Macron a lancé son mouvement, ça a été un moment porteur d’espoir pour moi. Je me suis dit qu’on allait pouvoir rassembler les énergies positives du pays et aller de l’avant« . Corentin Tholoniat est confiant. Ses craintes de voir se reproduire le match de 2012 entre François Hollande, Nicolas Sarkozy et Marine Le Pen sont désormais très loin selon lui. « On ne peut pas vivre constamment dans le passé. Ce scénario aurait été un échec politique pour la France« , juge l’étudiant en première année à Sciences-Po Paris qui voit en Emmanuel Macron un candidat « jeune, novateur, proche des entreprises, qui refuse le dogmatisme et le clivage droite/gauche ».
C’est dès le soir même du lancement d’En Marche que Corenthin Tholoniat adhère au mouvement. Le jeune homme, originaire d’un petit village de 700 habitants près de Saint-Etienne (Loire) est aujourd’hui un « membre actif » de l’association « Sciences Po En Marche » et aussi du comité « En Marche » du 9e arrondissement de Paris, où il vit désormais, dans un foyer d’étudiants. « Je passe parfois au QG d’En Marche pour donner un coup de main, répondre aux mails. J’ai déjà tracté devant Sciences Po et j’ai participé à des kiosques. L’idée est simple : on installe des tables et des chaises, on discute avec les gens qui s’arrêtent, on leur explique une partie spécifique du programme d’Emmanuel Macron« , rapporte-t-il.
« Macron, ce n’est pas l’apparatchik qui a passé 40 ans dans un parti »

Corentin Tholoniat, étudiant de 18 ans en première année à Sciences-Po, votera Emmanuel Macron le 23 avril prochain.
Séduit par le personnage d’Emmanuel Macron depuis sa nomination au poste de ministre de l’Economie, Corentin Tholoniat l’est aussi par les idées de celui qui est désormais candidat à l’élection présidentielle. Le jeune homme met en avant un « programme économique qui mixe des propositions de la droite et de la gauche » et souligne d’autres propositions comme la mise en place d’un pass culture de 500 euros, la limitation à 12 du nombre d’élèves en CP et CE1 dans les zones d’éducation prioritaire des quartiers populaires ou une forme de renouveau démocratique : « 50% des candidats aux législatives d’En Marche seront des personnes de la société civile qui n’ont jamais eu de mandat de député« , poursuit-il, convaincu.
Et quand on lui parle de l’inexpérience de son candidat, Corentin ne pense pas que ce soit une mauvaise chose. Les partis traditionnels se sont succédés au pouvoir en ne proposant que de « petits mesures » ces 30 dernières années, selon lui. « Emmanuel Macron était inconnu il y a trois ans. Il a cassé la logique de parti et a lancé son mouvement. Macron, ce n’est pas l’apparatchik qui a passé 40 ans dans un parti pour à la fin se présenter à une élection présidentielle. C’est quelqu’un qui a travaillé à la fois dans le public et dans le privé. Il connaît vraiment la société« , estime l’étudiant. Et d’ajouter : « Macron ne vit pas de la politique, il vit pour la politique« .
Des repas de famille animés
Son appétence pour la politique, Corentin Tholoniat l’a découverte alors qu’il préparait les concours pour intégrer Sciences Po. Il lit énormément de journaux et se rend compte de l’omniprésence de la politique dans l’actualité. Mais ses proches ont aussi joué un rôle. « Lors des repas de famille, on parle souvent politique. C’est un sujet clivant, chacun défend son candidat et s’interroge sur le vote. (…) Mais on en vient au constat qu’on ne peut rien faire seul, que c’est la politique qui décide de tout« , raconte le jeune homme longiligne, un journal L’Equipe entre les mains.
L’étudiant ne sait pas encore précisément quelle profession il exercera après ses études. La politique ? Pour lui, ce n’est pas un métier mais un service : « Pourquoi pas un jour faire une pause de cinq ou dix ans dans ma carrière professionnelle pour consacrer du temps aux citoyens. Pour moi, la politique c’est plus un moment dans sa vie où l’on se met au service de la société, au service de tous« .
« François Fillon a marché sur l’état de droit, sur la démocratie »
« C’est une élection ouverte avec du choix et des projets radicalement opposés » souligne le jeune homme qui trouve « scandaleux » que François Fillon ait maintenu sa candidature malgré toutes les affaires. « Il a marché sur l’état de droit, sur la démocratie et sur beaucoup de valeurs républicaines. C’est un candidat décrédibilisé. Il aurait dû retirer sa candidature au profit d’Alain Juppé », tranche-t-il. En cas de second tour Le Pen/Fillon, Corentin hésite même à voter pour ce dernier alors qu’il dit vouloir faire barrage à l’extrême-droite.
Pour le jeune homme de 18 ans, le vote représente un « droit mais aussi un devoir citoyen » : « Il faut aller voter même si c’est pour voter blanc. Car le jour où le vote blanc atteindra les 20%, les politiques vont se rendre compte qu’il y a quelque chose qui ne va pas. Avec l’abstention, on trouvera toujours une bonne excuse« .
Kozi PASTAKIA