«Olivier Bijaoui, président du groupe WFS, aura le plaisir de vous accueillir au diner Gala de la fondation d’entreprise WFS »
WFS, je ne sais pas ce que c’est. Olivier Bijaoui ? Pour moi, un inconnu. Mais « diner Gala », alors ça…Les premiers mots que j’ai dits après maman et gratuit.
J’ai prié mon grand frère, qui se mariait le même jour, de changer de témoin puis je me suis rendu au musée des arts forains où avait lieu le gala. En chemin j’ai dû semer mon aîné, tout prêt d’abandonner sa belle pour venir massacrer les petits fours avec moi et par la même, enterrer sa vie de Bondynois. Une vie merveilleuse, passée pour l’essentiel à poncer les buffets de la région et à changer de chaussettes tous les deux ans lors du contrôle technique.
Revenons à nos moutons ou plutôt à mon hôte. WFS est une entreprise française spécialisée dans l’aéroportuaire. Un gros morceau si je puis dire. 10.000 salariés bossent pour elle et 120 aéroports dans le monde sollicitent ses services. Cocorico ! Le groupe est leader en Europe.
On ne fait pas un diner gala comme ça, juste pour dire : « on pèse dans le milieu larbi ! » Le diner c’est pour fêter un truc : le lancement de la fondation d’entreprise WFS dans le grand cycle de la vie. Référence au Roi lion de Disney parfaitement judicieuse, puisqu’une danse du Lion, façon Mulan cette fois, fût effectuée pour apporter chance et succès à la fondation naissante.
Mais une fondation ça sert à quoi ? A priori, ça sert à aider les gens. Comme les associations ? Tout à fait ! Mais pour être dans le ton de notre époque, on lui préfère le mot fondation. Association dit comme ça de nos
jours, ça fait tout de suite plus bricolage. Puis dans « fondation », on sent dans le terme toute la classe américaine. Mac Gyver travaillait pour la Fondation Phœnix par exemple. Bref, l’avantage d’une fondation, c’est qu’elle ne vit pas de subventions, c’est l’entreprise qui l’a créée qui met la main à la poche.
WFS a donc cassé sa tirelire pour aider associations et structures qui ont fait leurs preuves. L’association 1.000 visages, par exemple, qui permet aux jeunes des quartiers défavorisés de faire un film avec du matos de pro et les professionnels qui vont avec. Notre collègue Badrou y a même participé. En donnant un coup de pouce à l’association Athlé Le Bourget Drancy-Dugny Olympique, WFS a permis a quelques sportifs handicapés de participer aux J.O de Londres .
Ces associations ont tous répondu à un appel à projets et WFS, qui a visiblement très envie d’aider son prochain, a sélectionné plusieurs de ces projets dans le domaine de la culture, du sport ou de l’insertion professionnelle.
Dans ce dernier secteur, WFS n’est pas allé avec le dos de la cuillère, tout comme moi avec le buffet j’ai envie de dire… «Dans nos divers services nous avons engagé près de 1.200 jeunes. Des personnes motivées qui voulaient s’en sortir mais qui avaient face à eux un marché du travail complètent hermétique », confie Zahia Gandolfo présidente de la fondation WFS.
Cette cadre supérieur a déjà reçu dans son bureau nombre de jeunes désirant se lancer dans la vie active: « Je leur demandais souvent quels étaient leurs rêves. Ils me répondaient : « un salaire qui tombe tous les mois pour que mes parents soient fiers de moi » », raconte émue Madame Gondolfo.
Plusieurs de ces jeunes ont été formés par l’entreprise et orientés vers des secteurs porteurs en termes d’emploi. « Ce n’est pas à l’Etat de faire ce boulot ? » je demande naïvement : « Si sûrement » répond la présidente de la fondation avant d’ajouter, « mais dans ces temps difficiles chacun doit y mettre du sien ».
Ce qui était bien avec ce repas de Gala, mis a part voir l’éclosion d’une fondation qui, à première vue, fait le bien autour d’elle, c’est que le repas était casher. Nous les Bondynois on adore les buffets cashers, les seuls moments où on peut aller se goinfrer avec toute l’équipe nationale au complet. On vient d’un peu partout dans le monde, vous voyez, avec du casher, plus de problèmes: juifs, musulmans, maronites on peut donner libre cours à toute notre fantaisie, puisque tout le monde peut manger casher, c’est permis même pour les muslims. Et surtout, le plus important, même pour moi !
Comme il y avait des haricots, et des carottes – et en plus j’y ai pas touchés – les végétariens aussi pouvaient avoir leur compte lors de ce gala. Dommage que j’y suis allé en Chleuh, sans prévenir mes amis en train de galérer devant une rediffusion de Charmed sur M6 pendant que je me régalais. Un repas casher, c’est peut être un détail pour vous, mais pour bibi, ça montre qu’à la table de WFS tout le monde est bienvenu. Par les temps qui courent, c’est déjà pas si mal.
Si vous avez un projet – un projet philanthropique j’entends, pas le projet d’acheter le dernier iPhone – et que vous avez du mal à le financer, WFS peut peut-être faire quelque chose pour vous à cette adresse.
Idir Hocini