[#PRÉSIDENTIELLE2017] Dans un quartier populaire des Mureaux (Yvelines), peu d’habitants que nous avons croisés disent croire au renouvellement de la classe politique. Dimanche 7 mai, beaucoup ne sont pas allés votés. Les autres l’ont fait par crainte et pour faire barrage au Front national. Reportage.

« On a besoin de changement mais est-ce que les candidats qu’on a, vont changer les choses ? C’est la grande question ! ». Yvette, 38 ans, a envie d’y croire. Le train se gare doucement à la gare des Mureaux dans les Yvelines. « Il n’ira pas plus loin. Terminus » informe la conductrice. Il est 13 heures, ce dimanche 7 mai, et le quai est presque désert en ce jour de second tour de l’élection présidentielle. Face à la station, la place du 8 mai 1945 entourée d’une cité HLM imposante. On la distingue du quai, comme si elle faisait partie de la gare. L’image est saisissante.

Deux jeunes attendent leur train pour Paris Saint-Lazare. Medhi, 23 ans, employé commercial confie « n’avoir aucun espoir pour la politique française ». Il n’a pas voté et pense qu’il ne peut compter que sur lui pour « survivre dans la société ». Son amie Soraya, âgée de 19 ans, elle, a voté. Mais, l’air désolé, elle avoue ne se retrouver « dans aucun candidat présent au second tour de la présidentielle ». 

« Ces élections étaient merdiques »

Sur la place de la gare, quelques passants attendent leur bus. La boulangerie, le tabac et les autres commerces sont fermés. On croise Josiane, 84 ans, ancienne gardienne d’immeuble, qui salue chaleureusement un jeune homme rentrant dans sa voiture en face d’une des tours HLM. La verve dynamique, elle lance tout de go : « Ces élections étaient merdiques ! Franchement, c’était la pagaille pour moi. J’ai voté blanc pour ma part. Ici, les gens vont voter Macron pour la plupart car ils ne veulent pas de Marine Le Pen et je les comprends. Mais ce n’est pas un vote d’adhésion je pense ». Son avis contraste pourtant avec celui de cet homme qui attend son bus en fumant une cigarette. Il souhaite rester anonyme car il est assesseur dans un bureau de vote de la ville. « J’ai voté Macron car j’adhère totalement à son programme et à sa vision. C’est très clair pour moi », témoigne-t-il.

Bureaux de vote déserts 

Retour dans la cité qui fait face à la gare. Le bureau de vote n°5 se situe là. Il y a la queue et le silence règne. En sortant, Clara, 56 ans, assistante qualité, accompagnée de ses deux filles accepte de s’exprimer sur son vote et l’explique. « J’ai voté pour Marine Le Pen au premier et au second tour car elle représente l’espoir de la France pour moi. Elle saura nous protéger face au monde dans lequel on vit. Et puis je suis désolée de le dire mais je n’ai pas envie que mes filles deviennent voilées un jour ». Moins catégorique, Hassène Oudjenaoui, maçon de 38 ans aurait voté Marine Le Pen s’il avait eu le droit de vote. « Pour moi c’est elle qui peut vraiment protéger la France. Macron, il est inexpérimenté et c’est le candidat des banques ».

14h20, le train pour Paris Saint-Lazare va partir. Le quai est toujours aussi désert tout comme les bureaux de vote. Ici, l’abstention s’est élevée à quasiment 34%. Si Emmanuel Macron est arrivé en tête avec 78,89 %, seuls 47,55 % des inscrits ont voté pour lui.

Mathieu VIVIANI

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