« Il est balèze ». Après le meeting du Bourget ce dimanche, les militants socialistes partagent tous le même sentiment. Le candidat Hollande a parlé aux Français, « par-delà les frontières », affirmant définitivement sa carrure présidentielle. « Il est balèze, il a su nous parler, nous toucher au plus profond de nous-mêmes. Il nous a beaucoup livré, c’est touchant », témoigne un jeune socialiste.

500.000 euros, c’est ce qu’il aura fallu pour atteindre ce résultat. Pour ce premier meeting de campagne, le parti socialiste a vu grand et a réservé un gigantesque hall au Bourget, à quelques centaines de mètres du parc où se tient chaque année la Fête de l’Humanité. Pour le remplir, les jeunes socialistes ont collé 10.000 affiches et distribué 140 000 tracts, rien qu’en Ile-de-France. Sur fond de musique conquérante, les militants s’engouffrent dans des allées éclairées au néon bleu. Au bout du tunnel, les gradins se remplissent à toute vitesse. Drapeaux et pancartes siglés «François Hollande » ont été distribués par centaines. Très vite, la salle est comble. On annonce plus de 25.000 militants au micro, mais les journalistes retiendront le chiffre de 15.000 (10.000 dans la salle, 5.000 devant les écrans géants installés dehors) délivré par les organisateurs.

Le spectacle peut commencer

Tous les ingrédients du show à l’américaine étaient réunis : écran géant, caméras sur bras articulés, clips retraçant la vie du candidat. La caméra s’arrête tour à tour sur chacun des ténors du parti : salves d’applaudissement assurées pour Aubry, Montebourg, Jospin et Delanoë.Les plus âgés parmi les militants reconnaissent et acclament à leur tour l’ancienne Premier ministre Edith Cresson. Puis vient le tour des célébrités : le chanteur Benjamin  Biolay, l’acteur Gérard Darmon, le dramaturge Jean-Michel Ribes et le couturier Christian Lacroix sont tous venus soutenir le candidat socialiste.

Soudainement, les lumières s’éteignent : les 450 journalistes accrédités regagnent leur place. Sur le côté de la tribune un photographe retardataire se fait vertement réprimandé par le service d’ordre. Sur l’écran apparait une vidéo d’archive du défunt candidat à la présidentielle de 1981, l’humoriste Coluche qui, au détour d’un sketch avait prononcé ces mots que les socialistes espèrent prophétiques : « attendez que la gauche passe en 2012 ». Les images suivantes représentent le candidat Sarkozy en 2007. La salle réagit immédiatement et répond en cœur à la question : « On continue ou on change ? – On change !! Dégage, dégage, dégage ! ».

C’est à l’invité surprise du jour d’entrer en scène. Fidèle au parti socialiste depuis 2007, Yannick Noah est venu supporter le candidat Hollande. La personnalité préférée des français aurait pu faire débat si Bruno Le Roux, porte-parole du candidat n’avait pas rappelé que « le PS est ferme et vindicatif face au phénomène d’évasion fiscale », « mais Yannick Noah reste la personnalité préférée des français ». Après avoir repris en cœur le refrain « aux armes citoyens », la salle applaudit avec ferveur le chanteur. Dans un tonnerre d’applaudissement, il entre enfin en scène, ce petit homme qui est « venu parler de la France, et donc de la République. De la France qui souffre mais aussi de la France qui espère».

Remi Hattinguais

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