Les épreuves écrites du baccalauréat 2014 ont débuté ce lundi matin. Le diplôme symbolique a-t-il perdu de sa superbe ? Pas si sûr. Beaucoup perçoivent un échec au bac comme une quasi-mise au ban de la société.

Le bac est donné, le bac n’a plus de valeur… Toutes ces phrases dites et redites par les puristes portent à croire que les jeunes lycéens vont aux épreuves en moonwalk, les mains dans les poches. Figurez-vous que pas du tout ! Les jeunes se préparent comme dans l’ancien temps.

Malgré ce que l’on peut dire sur le bac, il reste un moyen incontournable d’ouvrir les portes du supérieur. Certes, il y a le DAEU ou d’autres équivalences, mais il faut avouer qu’avoir le bac reste une fierté et permet d’accéder de plein droit à la formation de son choix. Les candidats en ont conscience : « Ne pas avoir mon diplôme me bloquerait dans mes projets, je serai obligé de redoubler et franchement, dans ma famille il y aura trop de blabla… Je suis déterminé.» Fabien, étudiant en terminale littéraire au lycée Eugène Delacroix à Drancy ressent une pression familiale, il est obligé de sortir de ces années de lycée avec ce Graal. Quant à Mélanie qui s’apprête à passer le baccalauréat économique et social, elle vit ce moment tout à fait autrement : « Je me suis préparée pendant l’année, j’ai mes fiches, je les parcours régulièrement. C’est l’après-bac que j’appréhende, je ne sais pas du tout quoi faire par la suite. »

Les jeunes lycéens qui sont souvent jugés par les anciens comme la génération de la facilité, doivent gérer le baccalauréat et les orientations futures dans le même temps. Anissa, en terminale scientifique témoigne : « Quand admission post-bac a ouvert le 20 janvier, j’avais mes épreuves de bac blanc. Donc, je n’y ai pas vraiment prêté attention, j’ai mis des vœux pour les mettre quoi, sans plus de réflexion que lorsque tu changes de chaîne devant la télé. » Confiant ou appréhendant leur avenir, les lycéens prouvent que cet examen tient à cœur aux jeunes, quelle que soit la génération ou la place qu’il prend dans la société. Franck n’est pas allé aux épreuves l’année dernière, il n’a donc pas son bac et ne compte pas le repasser. « J’ai bifurqué vers un CAP cuisine, il me dirige vers un vrai métier concret, la philo tout ça, ce n’est pas pour moi et me forcer, c’est juste perdre des années. »

Malgré un discours qui pousse à croire que les études ont seulement une vocation professionnelle, Franck prouve qu’avec ou sans le bac, si on a la volonté et que l’on assume ses choix, on peut réussir et s’épanouir dans ce que l’on fait. Les choix, les parcours de chaque élève sont différents mais les jugements familiaux, la pression de la société créent une masse qui ne correspond pas forcément aux aspirations des jeunes… Quand on parle du bac tant recherché, prend-on en compte les aspirations futures des lycéens ?

« Il me le faut ce trésor, j’aimerais être éducatrice spécialisée. L’école m’a acceptée. Il me manque le bac et c’est parti ! » déclare Manel. Son amie ajoute : « Après le bac, c’est une année sabbatique pour moi, je passe mon permis et je profite de mon lit ! » Alors, prêts pour le bac ?

Sonia Bektou

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