Jeudi matin au lycée Jean Renoir, les élèves avaient le teint blafard. La veille, la nouvelle de la mort de Dany, tué par balles à Bondy Nord, a attristé le lycée. Hommage en rimes brisées.

Curieuse ambiance à Jean Renoir. Pas un bruit dans la cour, le silence, pas un rire aux alentours.  Voyez, notre cour, pourtant d’habitude si joyeuse et amusée, si chahuteuse et gaie, hilare et enjouée, s’est revêtue de noir. C’est l’histoire singulière, d’un jeune homme mort hier. Bondy nord est en deuil. A la télé, dans les JT, on annonce le décès d’un grand de la cité. Daco, en faite Dany, s’est fait tiré dessus à 14 heures. Quatre ou cinq coups de feu ont été tirés, et c’est sa tête qu’une des balles a percutée. Il n’est pas mort sur le moment, il a lutté tant qu’il pouvait, mais il a fini par céder.

Une minute de silence est conservée, un mutisme qui durera en faite toute la journée. Le regard désolant, d’incessantes larmes s’écoulant, les jeunes étudiants ont la mort amère. Douloureux drame qui met la peine aux âmes. Regrettable événement que personne ne comprend. Jour funeste, qu’on le connaisse ou non, la mort n’aura jamais raison. Sombre histoire qui marquera nos mémoires.

Les écoliers sont affectés, pour ne pas dire anéantis. Tous ces esprits bouleversés, la mine triste, le teint défait. La cité est en souffle, encore troublée par les faits. L’esprit confus, et les idées agitées, plus rien n’a de clarté. Le vertige que provoque un décès, le désarroi, les inquiétudes. La mort te touche sans aucune impunité, met le désordre dans les pensées. On ne contrôle rien de notre destinée. Un jour on se lève, la nuit on rêve, et puis tu meurs.

Tous ces grands bonhommes en train de pleurer, et ces filles, livides, de voir leur mentor s’effondrer. Triste jour à Jean Renoir. Pour l’instant, on ne demande qu’à faire le deuil d’un grand frère parti trop tôt. Peu de haine dans nos propos, trop de peine sous mon préau. Ni violence, ni vengeance. Pour l’instant…

Jasmin Nahar

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