Inès qui séjourne au Brésil depuis le début de la Coupe du monde s’attendait à assister un défilé de mannequins dans les rues et sur les plages. Mais le corps s’exhibe autrement et les complexes sont au vestiaires. 

Messieurs, et si je brisais vos rêves ? Je ne pense pas être la seule à avoir toujours cru que la femme parfaite était brésilienne. Physiquement parlant. Je l’imaginais brune, aux longs cheveux lisses, des formes à faire tourner la tête, un accent sexy quand elle essaye de parler français et je pensais surtout qu’au Brésil, il y en avait à tous les coins de rue. Mais depuis plus de dix jours que je suis à Salvador de Bahia, mes yeux prennent des claques chaque jour, et ceux des supporters aussi. Ici, je pense pas que ce soit le cas dans tout le pays, du moins j’espère, j’ai appris à perdre tous mes complexes.

Dès mon arrivée, j’ai constaté que rares étaient les Brésiliennes aux fameux ventre plat et la cambrure parfaite. Le plus troublant a été de voir qu’elles avaient toutes un ventre assez gras qu’elles n’hésitent pas à exposer. Mini hauts, short ultra moulant et leggin transparent, rien n’est négligé. Mais si une chose m’a vraiment marqué, c’est la facilité qu’elles ont d’assumer de sortir les aisselles et les jambes non épilées. Des jambes parfois aussi poilues que celles de mon père (oui mon papa est vraiment poilu), même les orteils et la petite moustache au-dessus des lèvres (comme mon père toujours). Un mythe vient de tomber et ce ne sont pas les hommes qui diront le contraire : « j’ai pris une claque depuis mon arrivée. J’ai vu quelques femmes sublimes, mais pour la plupart, elles étaient totalement à l’opposé de ce que je pensais », m’a confié un supporter français de passage dans le Pelourinho.

Et mêmes enfants avec lesquels je suis font le constat : « je croyais que les Brésiliennes étaient super belles, avec un corps que toutes les femmes veulent, mais depuis le début je n’ai vu que des femmes avec un gros ventre comme les vieux qui boivent de l’alcool », s’est amusé un gamin du collège Gustave Courbet de Pierrefitte-sur-Seine (93). Et son constat n’est pas faux. Les femmes boivent autant que les hommes et elles commencent très jeunes. Skol ou Schin (les bières les moins chères sont à 5 réais les 3 soit 1,60 €), et on en trouve à tous les coins de rue, en énorme quantité. C’est cette grosse consommation qui fait que ces femmes urinent un peu partout. Étant loin de chez elles et avec la vessie qui hurle, pas le temps de trouver des toilettes. Et comme je vous le disais, c’est encore pire les soirs de match du Brésil.

Même sur les différentes plages, pas l’ombre d’un corps sculpté chez les femmes. En revanche, j’ai pu voir de magnifiques spécimens masculins au maillot moulant et aux abdos carrés, sans oublier les tatouages qui rendent le tout encore plus beau à voir. Oui, on a bien le droit de mater nous aussi. J’ai fini par me dire qu’à Bahia, le culte du corps parfait n’existait pas chez la gent féminine. En revanche, celui du string ficelle oui ! Et peu importe s’il y a de la cellulite, des bourrelets ou des poils, le string ici est coutume. Aujourd’hui je suis décomplexée. Grâce à elles, j’ai fini par me dire que l’apparence était secondaire (bon, il faut un minimum quand même), et qu’un peu de gras au bide ne tuerait personne.

Inès El laboudy

Crédit photo : Coumba Bocoum

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