Pour la cinquième année, Les Indivisibles organisaient les Y’a Bon Awards, ce lundi 10 juin au Cabaret Sauvage à Paris. A l’aide d’un jury composé entre autre de Pascal Boniface, Nadir Dendoune ou encore Marco Prince, les six Bananes dorées ont encore une fois récompensées le meilleur du pire.

Bien installée en compagnie de mes acolytes Hanane et Faiza, j’ai donc assisté à la cérémonie qui a démarré avec un discours de soutien et d’hommage à Clément Méric du président de l’association Gilles Sokoudjou qui était entouré de certains amis du défunt. Une des amies de Clément a ensuite pris la parole pour un long discours décrivant qui était son ami et le soutien qu’elle porte à sa mémoire. Après avoir précisé que d’autres manifestations se dérouleront dans les semaines à venir, la salle a observé une minute de silence à sa demande. Certains dans la salle garderont le poing levé pendant celle-ci. Le groupe de percussions Drum Team a lancé la cérémonie présentée par Raphäl Yem qui précisera qu’il « fera preuve d’objectivité pour cette première année sous la gauche ».

« Ce fut une tâche difficile d’élire les plus grands racistes de l’année », précisera le jury sur scène en compagnie de Toumi Djaidja, l’initiateur de la marche pour l’égalité qui fête son 30eme anniversaire cette année. La première catégorie intitulée « Super Patriote » était composée de : Gérard Depardieu, Hassan Chalgoumi, Véronique Genest et Marine Le Pen. Le vainqueur, sans grande surprise fut l’actrice Véronique Genest faisant sont coming-out d’islamophobe chez NRJ 12.

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La seconde banane dorée pour les « Territoires perdus de la République » nommait : Michèle Tribalat, Jean-François Copé, Karl Lagarfeld, Jean-Luc Mélenchon et sa fameuse « Pourquoi tu te déguises en afghan ? », ainsi que Christiant Estrosi. Elle fut remise à Monsieur Copé et ses pains au chocolat. D’ailleurs une distribution de cette viennoiserie chocolatée a été organisée dans la salle en dédicace au président de l’UMP.

Cette soirée, un invité a tout de même tenu à être présent, « à l’heure africaine » précise R. Yem, afin de récupérer ses trophées. Christophe Barbier, directeur de la rédaction de l’Express, connu pour son écharpe rouge, s’est déplacé pour récupérer ses bananes de 2011 et 2012 ! En hôte modèle, Raphäl a lui aussi tenu à porter la même écharpe rouge que Mr Barbier lui ajusta à sa demande. Le directeur de l’Express en profita pour justifier les unes des hebdos qui étaient affichées sur les écrans, en disant « qu’elles sont faites pour attirer l’acheteur, mais qu’une fois qu’on l’ouvre on se rend compte que le contenu est pédagogique ». Oui, monsieur on y croit tous !

« Au bon vieux temps des colonies » était la troisième catégorie qui nommait : Jean-René Godart, Jean-Luc Petitrenaud, Nicolas Bedos et Jean-Sébastien Vialate et son tweet contre les casseurs descendants d’esclaves. Le député UMP recevra ainsi la banane dorée. La salle fut appelée à tweeter cette récompense à Mr Vialate par Raphäl.

La quatrième banane « Retourne chez ta mère » regroupait : Philippe Meunier, Manuel Valls, Franck Tanguy et encore une fois Christian Estrosi. Le lauréat de cette catégorie fut Franck Tanguy, chroniqueur à RMC « qui a envie d’accélérer au feu rouge lorsqu’il voit un barbu traverser en djellaba ».

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Histoire de faire bouger la salle, la catégorie suivante hors concours s’intitulait : la plus grande discothèque raciste. Je vous en transmets les titres afin que vous puissiez vous écorcher les oreilles et aussi les yeux : « Les musulmanes » de Sardou, « Zoubida » de Lagaf, « Y’a des Papous » de Marie Dauphin, « Le pti beur » de Rachid, « Djemila des Lilas » signé Jean-Luc Lahaye ou encore « Cannibales » de Sylvain Caruso. Je vous invite vivement à aller voir les clips, surtout les Papous ! Reprenons à présent les prix en peau de banane.

La cinquième catégorie « Racisme à peine voilé… » (Oui le jeu de mots est super) recensait : Elisabeth Badinter, Manuel Valls (encore), Jeannette Bougrab et Abdennour Bidar. C’est donc la philosophe féministe Badinter qui gagnera avec son combat contre : « l’entrisme de ces islamistes dans des crèches de quartier ».

Après un diaporama sur les Héros des luttes contre le racisme où on y voyait certaines célébrités comme Yannick Noah ou encore Omar Sy et aussi certains chiffres sur les taux d’ouvertures d’entreprises qui plaçait la Guyane Française en première place suivie du 93 et enfin le 94, nous arrivions enfin au prix de la sixième banane d’or pour la catégorie « Ensemble de son œuvre ». Alain Finkielkraut, Élisabeth Levy et son verbe chichiter « du verbe fumer du chichite » précise  l’hôte de la soirée, Lionnel Luca et Xavier Lemoine ont aussi été nommés. Bien entendu fumer du chichite ne lui a pas rendu service et c’est Élisabeth Levy la multirécidiviste qui remporta le trophée auquel elle est habituée. Toumy Djaidja est monté sur scène pour le lui remettre, mais aucun des vainqueurs de la soirée ne fut présent.

La cérémonie s’est conclut en musique avec la Drum Team et une danseuse de Samba montée quelques secondes sur scène. Le président des Indivisibles fera redescendre l’ambiance festive avec un long discours plein de moral et douleur. Il ajoutera : « Il ne fait pas bon d’être militant antiraciste ou antifasciste aujourd’hui ».

Inès El Laboudy

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