Les faits sont les suivants : le 24 avril 2010 à 16 h45, Monsieur X est victime d’un vol dans le RER B. Les détrousseurs utilisent un stratagème élaboré : l’un d’entre eux fait tomber des pièces de monnaie près du pied de la victime. Pendant que celle-ci se baisse pour les ramasser, un deuxième complice dérobe son sac-à-dos et s’enfuit. Monsieur X comprend ce qui vient de se passer, il suit alors à la trace l’individu qui a fait tomber les pièces. Ce dernier est bientôt interpellé par les agents de la gare. Ceux-ci lui présentent une pièce d’identité sur laquelle figure le complice de l’homme aux piécettes. Monsieur X reconnaît immédiatement Rachid, son voleur.

Le 25 avril 2010, une autre affaire, où les détrousseurs utilisent le même procédé, a lieu sur la même ligne du RER. Cette fois, le butin est beaucoup plus important. Dans le sac dérobé, il y a  un appareil photo, un ordinateur portable et une somme de 3500 euros. Des vidéos de surveillance sont  présentées à un fonctionnaire de police qui reconnaît Rachid, il l’avait auparavant interpellé pour des faits similaires. Toutefois, une photo moins flagrante sème le doute sur son implication.

Dans le box des accusés, sur les faits du 24 avril, Rachid ne conteste aucunement sa participation. En revanche, s’agissant des de ceux qui se sont déroulés le lendemain, il nie catégoriquement toute complicité ou  implication : « L’agent de police s’est trompé et puis d’ailleurs j’en ai marre c’est toujours le même service qui m’accuse. » La culpabilité de Rachid dans cette deuxième affaire est donc difficile à prouver dans la mesure où la photo est manifestement brouillée. On y aperçoit seulement un homme en train de descendre l’escalator. La présidente du tribunal : « La photo n’est pas géniale car finalement on ne voit pas très bien. »

Le « CV » de Rachid est présenté à l’audience. Seize condamnations sont inscrites sur son casier judiciaire. De 1994 à 2010,  il s’agit toujours du même délit  mais à des degrés différents : vol en réunion, recèle, vol aggravé avec circonstances aggravantes, vol aggravé avec destruction et aggravation.

Sur les faits du 25 avril, le procureur est troublé dans la mesure où le mode opératoire est similaire : « On fait diversion avec un complice en jetant des pièces de monnaie et on soustrait le sac. Cependant, il faut admettre que les photos ne sont pas flagrantes. Ceci dit, dans la vidéo, le fonctionnaire de police reconnaît Monsieur de par sa corpulence. » Cela ne constitue pas une preuve suffisante de la culpabilité de Rachid.

Ainsi le tribunal prononce la relaxe pour les faits du 25 avril mais le condamne à une peine de cinq mois d’emprisonnement pour ceux du 24. Rachid doit également payer la somme de 600 euros à la victime.

Mimissa Barberis

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