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Sabrina Mbarki nous ouvre les portes de son havre de paix au cœur d’un petit quartier d’Aulnay-sous-Bois. C’est ici que la présidente de l’association “La chaîne Fratern’elles” organise les distributions de denrées alimentaires et de produits d’hygiène depuis déjà six ans.

Dans cet endroit, chaque carton est soigneusement préparé et rempli de produits essentiels destinés aux familles dans le besoin. L’ambiance est à la camaraderie et chaque geste compte pour apporter un peu de réconfort.

Les familles, reconnaissantes, viennent récupérer leurs colis d’urgence. Pour elles, ce local représente bien plus qu’un simple point de distribution : c’est l’endroit du soutien et de l’espoir, lorsque les temps sont difficiles.

On a commencé en mettant 10 euros chacune, pour faire les courses et les redistribuer

« On n’attend pas forcément de reconnaissance, on veut juste aider. Au début, on a commencé en mettant 10 euros chacune, pour faire les courses et les redistribuer », raconte Nana, une des bénévoles de l’association.

Ce groupe d’amies, animé par le désir de soutenir, a su transformer un simple collectif de quartier, en un pilier incontournable pour de nombreuses familles en difficulté.

Je ne peux pas rentrer chez moi, tout en sachant que des mamans sont en galère dehors 

Chaque jour, la chaîne fratern’elles lutte sans relâche pour trouver des subventions, des dons, organiser des réunions, et surtout, apporter une aide précieuse à celles et ceux qui en ont besoin. « Pouvoir aider les autres et redynamiser le quartier, c’est notre plus grande fierté », nous raconte Sabrina.

Pendant la pandémie, alors que beaucoup d’organisations ralentissaient leurs activités, la chaîne fratern’elles est restée l’une des rares associations actives. Des personnes de tous les départements se pressaient à leur porte, cherchant réconfort et soutien. « On ne pouvait pas laisser les gens comme ça. Personnellement, je ne peux pas rentrer chez moi, dormir dans mon lit qui sent l’adoucissant, tout en sachant que des mamans sont en galère dehors », explique une bénévole.

« Aulnay-sous-Bois, compte environ 700 associations, c’est le reflet de l’attachement des habitants, à la ville », assure Frank Cannarozzo, deuxième adjoint au maire. « Soyez fière, c’est très bien ce que vous faites », félicite-t-il la présidente de l’association.

Malgré les difficultés, Sabrina ne perd pas espoir. « Il est dur de trouver des partenaires », admet-elle. Pourtant, chaque petit succès est une victoire immense. Au-delà de l’aide matérielle, fratern’elles s’efforce de créer des liens solides. Leur mission va bien plus loin qu’une simple aide : c’est une véritable main tendue qui ne se replie jamais.

« C’est inné chez moi, si je ne mange pas mon plat pour le donner à l’autre, ce n’est pas grave », nous explique Nadia.

Ces femmes regardent autour d’elles avec fierté. « Grâce à tout ça, j’apprends à mes enfants à vivre dans la tolérance, la solidarité et l’entraide. Ils participent aux actions de l’association », nous confie Sabrina. Pour elle, l’important est de montrer l’exemple, de répliquer par le bien, et de ne jamais perdre de vue l’essentiel : l’amour d’aider et le besoin de partager.

Safyatou Gomes 

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