François Fillon est venu exposer son programme au café du Murat à Bondy. Un programme politique présenté dans le livre qu’il a publié récemment : Faire (édition Albin Michel). Kahina Hocini, Balla Fofana et Ilyes Ramdani l’ont questionné sur l’actualité et sur les raisons pour lesquelles il souhaite devenir Président de la République.
Ses ambitions présidentielles
Faire est le titre du dernier livre de François Fillon, candidat à la primaire républicaine, dans lequel il dévoile une partie de sa personnalité et expose les grandes lignes du programme qu’il veut mettre en œuvre s’il est élu Président de la République. Après avoir été confronté à plusieurs extraits de la conférence de rédaction du BBC (et après avoir terminé son Coca), François Fillon est rapidement interrogé sur ses ambitions présidentielles. « Pourquoi vouloir devenir Président de la République ? », lui demande Ilyès Ramdani. « J’ai le sentiment de savoir ce que l’on doit faire pour sortir le pays de la crise ».
Mais avant les élections présidentielles, il lui faudra passer par les primaires organisées par Les Républicains (LR). « Je n’aime pas ce concours de muscles », prévient-il, « l’élection présidentielle, on a parfois l’impression que c’est une compétition alors que c’est un débat sur de nouvelles idées ». Naïf ou stratégique ? Largement distancé dans les derniers sondages par Nicolas Sarkozy et Alain Juppé, François Fillon refuse de baisser les bras. Il rejette l’idée d’ « homme providentiel » et préfère se consacrer exclusivement au « débat d’idées ». Et ajoute : « je fais le pari que les Français en ont par-dessus la tête de la séduction ». Fillon assure que la primaire « n’est pas qu’une bataille d’ego » mais une opportunité pour la droite de renouveler le débat politique alors que les Français rejettent « massivement le système des partis ».
S’il ne gagne pas la primaire, il assure qu’il poursuivra ses activités de conseil avec son entreprise et continuera à donner des conférences rémunérées à l’étranger.
Ses idées
Une idée centrale se dégage et du livre et de l’intervention de François Fillon sur le plateau du BBC : il faut libérer l’économie. Selon lui, « si notre pays va aussi mal c’est parce que ce pays s’est enfermé dans une attitude où l’État doit tout contrôler ». Sa réponse : des réformes radicales, quitte à passer en force. Une contradiction est toutefois relevée par Balla Fofana : pourquoi exposer toutes ces idées maintenant alors qu’il a eu le temps de les appliquer lorsqu’il était Premier ministre de Nicolas Sarkozy de 2007 à 2012 ?
Son image
Les médias lui associent régulièrement l’image du provincial bourgeois et catholique. François Fillon évoque d’ailleurs sa religion dans le livre Faire (un paragraphe y est consacré) et s’en explique : « Les Français ont le droit de connaître les convictions de ceux qui se présentent aux élections ». L’ancien Premier ministre assure qu’il ne veut pas changer d’image, qu’il n’a d’ailleurs pas d’image. « Je veux être moi-même ».
La polémique Morano : de l’utilisation du mot « race »
L’abécédaire du BBC Fillon est consacré au mot « race ». L’occasion de revenir sur le tollé provoqué par les propos de Nadine Morano, ancienne ministre sous Sarkozy. François Fillon explique pourquoi il l’a défend : « Je déteste quand tout le monde s’en prend à une personnalité politique, qu’elle soit de droite ou de gauche. Elle a dit une connerie, on le fait savoir et on n’en parle plus. » Facile. Sur le mot « race » en particulier, Fillon fait partie des personnes favorables à la suppression du mot, toutefois il précise que cette suppression ne serait que « symbolique ».
Reste que François Fillon reconnaît aisément qu’il existe un climat délétère actuellement en France. « Ça ne sert à rien De nier le problème. Pourquoi dans un magnifique pays comme le nôtre, on en est arrivé là ? »
Autre actualité : l’arrivé des migrants en Europe
Le candidat à la primaire a voyagé en Europe, et en Turquie, pour mieux se rendre compte de la réalité des migrants à travers le continent. « J’ai vu des hommes et des femmes qui n’avaient aucune envie de venir. Ce qui les a fait partir est le désespoir ». On est bien loin de « la grosse fuite d’eau », comparaison douteuse utilisée par le président des Républicains pour parler de l’afflux des migrants en Europe.
Quelles solutions pour ces migrants ? « Il faut créer des centres d’accueil pour accueillir les migrants dans des conditions décentes », explique François Fillon, « Ils vivent dans des conditions difficiles et mettent en péril l’avenir de leurs enfants ».
Difficile de ne pas évoquer la Libye lorsque l’on parle des migrants. Sur le sujet, L’ancien Premier Ministre n’a aucun regret : « Il fallait faire partir Khadafi qui massacrait des populations. » Pas responsable de la Libye (« On n’a armé personne »), pas responsable non plus pour la Syrie (« L’Europe n’a aucune responsabilité dans la guerre en Syrie »).
Leila Khouiel
Diffusion du Bondy Café : samedi 17 octobre à 10 sur LCP et dimanche 18 à 13h et 23h40; sur France Ô le dimanche à 18h45

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