Elu à la présidence du Medef depuis juillet 2013, Pierre Gattaz est venu se prêter à l’exercice des questions-réponses. Le président de l’entreprise Radiall s’est fait une place dans l’espace médiatique grâce au pacte de responsabilité proposé par le Président de la République. Latifa, Balla et Jihed, l’ont interrogé. 

Mardi soir, un air de printemps planait au Murat, les boissons rafraîchissantes décoraient les tables, « un Perrier pour le président du Medef ! » Le portrait de Hana a retracé le parcours professionnel du fils d’Yvon Gattaz ex-président du CNPF, ancêtre du Medef. Ce qui a permis à Latifa de lancer les hostilités : « La reprise de l’entreprise familiale est-elle une réelle prise de risque ? » Pour le concerné, cette prise de risque est partout : « Tout le monde vous attend au tournant, actionnaires, salariés, clients ». Le patron des patrons a affirmé dépasser les clivages politiques : « L’entreprise est ni à gauche ni à droite, elle est au-dessus ! », « Vous êtes au Modem alors ! » réplique Nordine.

Balla est revenu sur l’aspect opaque du mode d’élection au Medef, avec l’anecdote du ralliement surprise de Geoffroy Roux de Bezieux. Jihed a abordé Gattaz de manière frontale : « C’est quoi le patronat, aujourd’hui en France ? Vous représentez qui exactement ? » Face aux multiples interrogations, Pierre Gattaz a exposé sa vision : « Je me lève tous les matins en me disant : comment relancer la croissance et créer de l’emploi ? » « Quelqu’un qui embauche une personne, c’est déjà un héros ».

Pour le patron de Radiall, « les banques ne sont pas les gens à abattre, car ils accompagnent l’économie ». Le chef d’entreprise a avant tout mis en exergue ses deux principaux problèmes : « Le problème de la fiscalité, des charges d’impôts en France et le problème de droit du travail, le code du travail en France fait 3 200 pages, en Suisse c’est 60 pages… Il faut faire de la pédagogie. »

Le successeur de Laurence Parisot, arborait un pin’s fétiche « un millions d’emplois », une promesse ? « Le pin’s c’est un objectif, c’est le projet de baisser le chômage, parce que la France n’a plus d’objectif ». Pierre Gattaz a insisté sur une « sphère publique » pesante sur la santé économique du pays : « il faut libérer les énergies ». Balla est revenu sur les propos du patron des patrons qui « idéalisait le modèle allemand ». En voyant arriver Gattaz comme « l’oiseau de mauvais augure », le blogueur a exposé les risques d’une dégradation du niveau de vie à trop vouloir s’aligner, pour arriver à : « 400 euros le SMIC, donc un RSA à un euro ? »

La réponse du concerné s’est traduite en une image, « La France ne doit pas être ce bouchon dans l’océan ». Pour lui la France a intérêt à ne pas rester figée : « Le monde entier est d’accord pour dire qu’il y a un manque de compétitivité en France ».

Sur le prestige de la France, « nous formons de grand ingénieur, des entrepreneurs… » Un thème qui a permis à Nordine de ramener le sujet de l’exception culturelle française sur la table avec « ces intermittents qui contribuent à ce que l’émission existe, à ce que nous vous recevions ». L’occasion pour le président du Medef de préciser ses propos sur leurs régimes. « Le problème c’est l’équité, il n’y en a pas d’équité, quand des métiers différents à heures égales touchent des indemnités différentes. »

L’édito de Faïza a traité du malaise des jeunes diplômés, une coupure qu’il fallait pour aborder le problème du statut du stagiaire en France. Jihed a chiffré le coup d’une vie de stagiaire qui touche 436 euros par mois, pour dresser le constat d’une génération de plus en plus précaire devenue « nouvelle proie pour les entreprises, sans perspective d’embauche ». Gattaz a conclu le débat en clarifiant : « L’entreprise est faite pour se développer et embaucher ».

En fin d’émission, un reportage sur le financement participatif, le crowdfunding, a permis d’orienter les échanges autour de nouvelles méthodes de création d’entreprise. l’entrepreneuriat en banlieue s’est inséré dans la discussion par l’intermédiaire des questions traditionnelles en fin d’émission. Younes Bourrimeche, chef d’entreprise, a interpellé l’invité sur la nécessité d’investir dans ces lieux de forte création d’entreprise et ainsi « porter un pin’s j’aime la banlieue. »

Saïd Harbaoui

Diffusions :
Samedi 22 mars, 12h sur FranceÔ
Dimanche 23 mars, 16h sur LCP

httpv://www.youtube.com/watch?v=eXsc8zfXq8s

Articles liés