A l’occasion des 60 ans du jour d’indépendance de l’Algérie, l’évènement « Raconter l’Algérie » aura lieu ce samedi 2 juillet à la Flèche d’Or dans le 20ème arrondissement de Paris. Le collectif féminin à l’origine du projet met en place un programme 100% weld l’bled (enfant du pays en dialecte algérien). Le but de l’événement « est de célébrer un jour de fête en hommage aux femmes et hommes qui ont sacrifié leur vie pour la liberté de leur pays et de leurs descendants », explique Farah, fondatrice du site internet Récits d’Algérie et membres du collectif organisateur.

Cet événement met à l’honneur des artistes qui travaillent sur la mémoire de la colonisation française en Algérie, sur la guerre d’indépendance, mais aussi sur les réalités contemporaines de la société algérienne et ses héritages multiples. « Cet événement est né de notre envie de raconter nos histoires avec nos propres mots à travers des artistes qui travaillent sur des questions de la mémoire et de la réalité de la société contemporaine. C’est important de réunir nos forces des différentes pratiques de recherches et pratiques artistiques en lien avec l’Algerie et la mémoire Franco-algerienne. »

Si l’indépendance de l’Algérie (5 juillet 1962) est une des dates importantes du calendrier médiatique en France comme en Algérie, cet anniversaire est aussi un moyen pour une partie de l’extrême droite de bafouer la mémoire des familles meurtries par cette histoire. Du 24 au 26 juin dernier, le maire de Perpignan Louis Aliot, cadre du Rassemblement National, a organisé une célébration de « l’oeuvre coloniale » de l’Algérie française. Un weekend qui a mis à l’honneur l’organisation terroriste OAS, groupé armé qui a participé à la mort de milliers d’Algériens durant la guerre d’indépendance. Et c’est en réponse à cette offensive de l’extrême droite que des collectifs décident d’offrir une autre réponse historique mais aussi culturelle avec des échanges nécessaires sur la question des archives, de l’écriture, des mémoires…

L’indépendance : « un moment de joie inespéré »

« Les récits que l’on collecte et qui abordent l’indépendance nous rappellent à quel point il s’agissait d’un moment de joie inespéré pour certains, toujours rêvé pour d’autres. Le jour de l’indépendance algérienne, c’est un jour de fête, fait de danses, de chants… On veut marquer le coup pour les 60 ans et organiser cet événement avec des organisatrices et intervenants qui ont tous leur légitimité sur le sujet et sont respectueux de nos mémoires. On célèbre notre histoire », explique Farah.


Le détail du programme à retrouver ici. 

C’est ce samedi 2 juillet qu’aura lieu cet événement dont le programme risque de faire vibrer les cœurs de plus d’un. « Il y aura des tables rondes qui permettront de faire le point sur les archives et la recherche. Un enregistrement de podcast pour Arabia Vox aura lieu aux côtés de Récits d’Algérie pour parler de transmission et de la récolte des mémoires », détaille l’organisatrice. Aussi, un échange avec des auteurs qui continuent à faire exister les mémoires à travers l’écriture avec Sarah Ghoula notamment dont l’ouvrage « Nos silences sont immenses » est sorti récemment. D’autres invités comme Souad Massi pour la musique, et Malek Bensmail pour le cinéma reviendront sur leurs œuvres et leurs parcours.

Enfin, une playlist 100% algérienne avec un karaoké orchestré par Naïma Yahi et des concerts de TIF et Médine, ainsi qu’un DJ Set. Des stands seront aussi mis en place avec une vente de livres de la librairie « El Ghorba mon amour », d’affiches de « Zlabia Création », du henné réalisé par la talentueuse Shania, et de la gastronomie algérienne et kabyle que proposera l’équipe du restaurant Majouja Paris.

A l’origine de ‘Raconter l’Algérie’ on retrouve un collectif de journalistes, éditrices, réalisatrices créatrices 100% féminin : un collectif à l’initiative d’un événement festif mais avant tout mémoriel composé de Ouafa Mameche co-fondatrice de la maison d’édition Faces Cachées, Nadia Bouchenni journaliste et co-créatrice du média Dialna, Hajer Ben Boubaker, productrice chez France Culture et créatrice du podcast Vintage Arab, Dorothée-Myriam Kellou journaliste et réalisatrice du documentaire A Mansourah tu nous as séparés, Lina Soualem réalisatrice et scénariste du documentaire Leur Algérie et scénariste de la série OUSSEKINE, sans oublier Donia Ismail et Fatma Torkhani du podcast Arabia Vox. « Ce projet est un moyen de se rassembler mais aussi le fruit d’un travail de longue haleine qui m’a permis de faire de merveilleuses rencontres », conclut Farah. Rendez-vous ce samedi 2 juillet à la Flèche d’or de 15 heures à 2 heures dans le 20ème arrondissement de Paris pour profiter de cet événement.

Kamelia Ouaissa 

Articles liés

  • Prix du BB : 4ème édition !

    Oui, c'est déjà la quatrième édition du prix du BB ! Violences faites aux femmes, accès à l'emploi, racisme dans la police... Nombreux sont les sujets qui ont déjà été récompensés. Et pourquoi pas le vôtre cette année ?

    Par Bondy Blog
    Le 08/02/2022
  • Le BB passe en #BestOf estival

    Comme chaque année, le BB se met en mode estival. Retrouvez, chaque jour, le #BestOfBB, une compilation thématisée de nos meilleurs articles de l'année 2020.

    Par Bondy Blog
    Le 03/08/2020
  • Une idée de roman ? Venez au Mazarine Book Day !

    Vous avez une idée de livre et vous souhaitez être édité ? Le BB est partenaire de la 5e édition du Mazarine Book Day. Inscrivez-vous, venez avec une idée, un chapitre écrit et gagnez peut-être la chance d'être publié par cette maison d'édition du groupe Fayard.

    Par Bondy Blog
    Le 18/02/2020