Un lundi matin de journaliste qui commence comme un autre. J’écoute la radio puis je checke les médias, et passe faire un petit tour pour prendre la température sur les réseaux sociaux. Et là, uppercut en apprenant la mort de Laurent Troude, photojournaliste à Libération… Un uppercut qui m’a rappelé celui que j’ai ressenti en voyant ses images, après l’avoir croisé et regardé travailler à Beaumont-sur-Oise, pour couvrir les manifestations liées à la mort d’Adama Traoré.
En 2016, quelques jours après la mort d’Adama, il capte les larmes des grands frères, il fige les regards meurtris des habitants du quartier de Boyenval. Quand j’ai regardé son photo-reportage, je me suis dit que Libé n’avait pas besoin d’envoyer un reporter avec lui, tout était dans ses images et ses légendes.
En juillet 2017, le revoilà pour couvrir la marche anniversaire de la mort d’Adama. Je le regarde capter la mère, les sœurs, les cris, les pleurs, les prières et les graffs en hommage à Adama.
À le regarder travailler, j’ai voulu l’imiter pour illustrer mes papiers.
À le regarder travailler, je me suis dit que je ne pouvais pas l’imiter.
À le regarder travailler, je me suis rendu compte de la force de son métier.
Repose en paix Laurent Troude…