Tout commence en 1985 à Marseille, ville de naissance d’Émilie Tran Nguyen. Très jeune, ses parents déménagent à Clermont-Ferrand. C’est dans cette ville qu’elle va entamer un cursus dans une école de commerce. Mais ses stages se font à Paris. Ces expériences dans des médias font découvrir à Émilie Tran Nguyen la régie publicitaire et le marketing. Malgré ces expériences, elle reste indécise sur sa vocation.
Quand elle retourne à Clermont-Ferrand, c’est une école de journalisme qu’elle veut faire. Encore une fois, pour ses études, Émilie Tran Nguyen devra retrouver Paris. Elle commence à écrire pour un magazine de la ville et en profite pour se faire des contacts via les journalistes rencontrés.
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Son entrée à France 3
Son cursus en alternance lui ouvre les portes de France 3 National. Piges après piges, elle se fait une place en parallèle chez I Télé, notamment durant les matinales de 3h à 9h. Mais son rêve à Émilie Tran Nguyen, c’est d’être devant la caméra, et présenter. Alors c’est à coup de candidatures spontanées qu’elle va bombarder les rédactions. Ça tombe bien, dans l’Oise, on recherche ce poste. Émilie Tran Nguyen se lance et apprend très vite. Elle montre les fruits de son travail à I Télé et obtient sa chance de présenter sur la chaîne.
I Télé, c’est de l’info en continu, et il faut être très réactif. Cette expérience, Émilie Tran Nguyen s’en souviendra pour toujours. À un moment donné, lors de sa présentation, elle perd le fil, et c’est le blanc total devant la caméra. Pourtant, on lui donne encore sa chance, l’occasion de revenir plus fort. « Tu es journaliste, tu n’es pas là pour montrer ta gueule. Le plus dur, c’est d’être soi-même devant la caméra », conseille-t-elle.
Seul le travail paie
De fil en aiguille, Émilie Tran Nguyen parvient à devenir présentatrice de La Nouvelle Édition sur Canal+, lorsqu’Émilie Besse part en congé maternité. Elle y fait presque toute une saison, et une nouvelle occasion se présente de revenir à France Télévision quand Samuel Etienne laisse son poste pour devenir présentateur de Question pour un champion. Mais au sein de la rédaction, Émile Tran Nguyen a l’impression de ne pas trouver sa place. Ce n’est pas toujours facile jusqu’à l’arrivée d’un nouveau chef de rédaction. Elle se donne à fond quand elle prépare son JT : « Tout peut se passer. C’est une adrénaline dont je ne peux me passer. C’est la magie du direct », dit-elle.
Avec le temps et l’expérience, Émilie Tran Nguyen gagne son ticket pour l’émission C à Vous. « C’était la Rolls-Royce en termes de niveau. Toute la difficulté, c’est d’avoir ta place quand il y a des fortes personnalités à côté de toi », explique-t-elle. Encore une fois, il faut encore s’imposer. Sur la prise de parole, et surtout quand on est en direct avec une personnalité politique. L’anecdote qu’elle garde est son moment de tension avec Marine Le Pen, un jour où elle s’est sentie « comme sur un ring ».
Journaliste engagée
En parlant de ring, ce qu’Émilie Tran Nguyen aime combattre sont les clichés. Marraine de la Chance, et de la prépa L’égalité des chances avec le Bondy Blog, elle est aussi active pour représenter la communauté asiatique. Son but, c’est de montrer de là d’où l’on peut venir. Et puis ce sont des sujets qu’elle aimerait plus traiter. « Le métier des journalistes, c’est de parler de la vie des gens. Il faut de tout, toutes les sensibilités », constate-t-elle. Mais parfois, Émilie Tran Nguyen a l’impression qu’elle doit mettre plus d’efforts pour montrer qu’elle est compétente. Montrer qui elle est, qui elle représente et d’où elle vient.
En tant que journaliste généraliste, elle doit se mettre au niveau tout le temps. Avec ce mental d’acier, Émilie Tran Nguyen ne réalise pas son expérience. « J’ai l’impression d’avoir trois ans d’expérience, d’être toujours dans mes débuts », ressent-elle parfois. Les JT sont encore des moments de stress et de trac pour elle. Il lui arrive de penser qu’elle a encore beaucoup de technique à apprendre, tout en pensant à son futur. Quoi qu’il en soit, on saura qu’Émilie Tran Nguyen s’est forgée une carapace solide pour un nouveau défi.
Abdoulaye Diop
Crédit photo : Thidiane Louisfert
