« C’est un nom qui m’est passé par la tête, je balançais des blazes et j’ai trouvé qu’Anissa ça rimait. C’était parfait. Ça sonnait bien. » Voilà comment Wejdene expliquait son choix dans une interview récente.

Mais moi, je m’appelle Anissa… (à lire sur l’air de la chanson)

Et mon prénom ne passe plus inaperçu. Comme il est important d’informer, voilà quelques anecdotes de ma nouvelle vie depuis que Wejdene a décidé de mettre en musique une histoire qu’elle a vécu, sous le titre « Anissa »…

Au travail…

Quand je suis retournée au collège où je suis surveillante, c’est la première fois que j’ai vécu les conséquences concrètes de m’appeler Anissa à l’ère du tube du confinement. Ce sont les élèves qui m’ont dit : « Ça se fait pas Anissa, ce que t’as fais à Wejdene ! » et me chantaient la chanson dès qu’iels me croisaient dans un couloir. Pour ceulles qui seraient étonnement passé-e-s à côté du phénomène, le copain de Wejdene l’a trompée avec sa cousine : Anissa ! Je pense que tout est dit, j’ai préféré dire au revoir à la crédibilité et bonjour aux vacances d’été.

Un événement auquel je ne m’attendais pas. Mon dernier article écrit pour le BB, à propos du rap français, n’a pas été commenté que pour son contenu, mais aussi pour mon prénom. Je cite : « C’est Anissa ou Wejdene ? ». Petite dédicace à l’auteur de ce commentaire, qui se reconnaîtra peut-être.

J’écris en ce moment des lettres de motivation et à chaque fois que j’écris mon prénom, je ne peux pas m’empêcher de me dire : est-ce que le recruteur ou la recruteuse va y penser ? Ce ne sont pas les cibles du tube de Wejdene, donc ça devrait le faire.

Dans ma vie sociale…

Comme un bon tube né sur les réseaux sociaux, lancé sur TikTok avec le hashtag #AnissaChallenge, il a été chorégraphié et parodié des centaines de milliers de fois. Vous n’imaginez pas mes messageries privées, pleines des déclinaisons du tube du confinement, toutes plus surprenantes les unes que les autres. On peut dire que ça a bien occupé mon confinement et celui de mes ami-e-s qui pensaient toujours un peu à moi en me partageant les vidéos.

Alors que jusqu’ici j’avais réussi à échapper aux surnoms, maintenant je m’appelle « Anissa Wejdene » dans les répertoires, et même « Wej » par certains. Je vis un peu de la vie de cette jeune artiste, qui dans l’autre sens a récupéré mon prénom.

Ah ! En soirée ! Après des années à entendre des « C’est ta chanson ! » lorsqu’Aïcha de Khaled passait (message visé), c’est reparti ! On va dire que cette fois, ça ne m’énerve pas ; je trouve même ça mignon.

Donc pas d’excuse, je n’y échappe pas : « Allez va danser ! », « Mais tu ne connais pas les paroles ? » J’espère secrètement un feat dans les années à venir…

Quand on me présente à de nouvelles personnes, on se sent obligé-e de préciser : « C’est Anissa, pas Wejdene ». Soit la personne ne comprend pas (j’en conclus qu’elle fait partie d’une tranche d’âge plutôt élevée ou qu’elle n’a pas les réseaux sociaux), soit elle connaît et me demande mon avis sur la chanson, me donne le sien et s’en suit le grand débat du moment sur l’âge de Wejdene.

Tout ça pour dire, « je te le jure sur ma vie » (toujours avoir la référence) Wejdene, je trouve que l’on pourrait partager les bénéfices. Je peux même partager l’argent avec toutes les Anissa. Comme la vie de Wejdene, dont tout le monde connaît maintenant le prénom, nous sommes sorties de l’anonymat et nos vies aussi ont un peu changé.

Anissa RAMI

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