Afin de développer les relations entre la France et le Canada, les fondations France-Canada pour la Jeunesse et Prospective et Innovation ont organisé, pour la première année, un voyage de cinq « jeunes leaders » dans le secteur des médias numériques. Un projet coordonné par Caroline Montel-Glenisson, historienne.
Parmi cette délégation, le Bondy Blog était représenté mais également l’université Paris 1 Panthéon Sorbonne.  Barbara Portailler, photographe, chercheure en art et innovations sociales, spécialisée dans la pluridisciplinarité et l’ingéniosité collective, était aussi de la partie. Elle développe le concept d’ “art circulaire” et travaille sur les notions de mémoires collectives, de données numériques, d’économie circulaire ou recyclage durable. L’économie circulaire consiste à améliorer le recyclage, en faisant des déchets des uns les matières premières des autres, mobilisant l’économie locale et l’ingéniosité collective. Aurélie Herbet, artiste-plasticienne, en thèse d’arts plastiques, enseignante et chercheure au sein de deux équipes de recherche, est quant à elle spécialisée en arts numériques. Elle s’intéresse principalement aux nouvelles formes de narration médiées par les dispositifs numériques. Sur la liste des participants également : Paul Marchesseau et Wladimir de Lantivy, architectes/designers au sein de l’agence ARTEL, co-fondateurs du collectif de recherche DANT (pour Design, Architecture et Nouvelles Technologies) intégré au laboratoire de la Sorbonne Art&Flux. Un laboratoire particulier dirigé par le professeur Yann Toma qui va au delà de la simple recherche en questionnant les liens entre arts, économie et mondes politiques.
Tous sont venus chercher au Canada de nouvelles inspirations et pourquoi pas des partenaires pour leurs projets respectifs.
À Toronto d’abord, les jeunes leaders ont pu visiter différentes universités canadiennes que ce soit l’OCAD University, spécialisée en arts et design que la Ryerson University. Tous ont été impressionés par les infrastructures dont bénéficient les étudiants mais aussi et surtout par la proximité existante entre le monde universitaire et le monde économique. Ainsi, la Ryerson University abrite « Digital Media Zone » le premier incubateur unversitaire d’entreprises au Canada. L’idée est simple : permettre à des étudiants disposant de compétences différentes de se rencontrer et ainsi, les aider à transformer leurs idées en véritable business.
Les rencontres se sont poursuivies et intensifiées à Vancouver. Qu’il s’agisse des rencontres faites avec l’unité d’enseignement numérique de l’université de Colombie Britannique ou encore la visite de « City Studio » qui rassemble des jeunes durant un semestre. Objectif ? Mener à bien un projet pour rendre la vie meilleure aux habitants de Vancouver. Tout est fait pour pousser les jeunes à l’action et à l’engagement. Pour qu’ils apprennent aussi à faire du « business », comme en témoigne la start-up lancée par Oscar Malpica « Envisioning Labs », qui aide les porteurs de projets innovants à se lancer et leur apporte les compétences qui peuvent leur manquer. Avec l’aide du Consulat de France de Vancouver, la délégation a pu rencontrer des entrepreneurs français qui réussissent, à l’image de Marie Roussel qui a lancé, en Amérique du Nord une filiale de l’entreprise Ecomundo (spécialisée dans la maîtrise du risque chimique) pour laquelle elle travaillait en France. Autre exemple, Mélanie Castaing, travaillant pour Vulog, une PME niçoise d’auto-partage qui va définitivement s’implanter dans les prochains mois à travers la création d’une entité juridique aux Etats-Unis ou au Canada. Ces rencontres et ces expériences partagées tranchent littéralement avec la morosité ambiante que l’on peut ressentir dans l’hexagone.
Tous ces échanges ont donné aux jeunes français une vision plus concrète du Canada et des possibilités offertes par le pays. L’an prochain, ce sera au tour de leurs congénères canadiens, spécialisés dans un autre domaine, de venir découvrir Paris. Au fil des ans, un réseau franco-canadien devrait voir le jour. Des jeunes, désireux de partager leurs succès comme leurs échecs, de s’entraider afin de renforcer cette relation si ancienne qui existe entre la France et le Canada, par delà l’océan.
Latifa Oulkhouir

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