Macky Sall a commencé sa carrière politique sous le mandat de l’ancien président du Sénégal Abdoulaye Wade (2000-2012). Tout d’abord ministre de l’État, ministre de l’Énergie, des Mines et de l’Hydraulique, puis ministre d’État, ministre de l’Intérieur et des collectivités locales, porte-parole du gouvernement ; il devient Premier ministre du Sénégal de 2004 à 2007, puis président de l’Assemblée nationale 2007 à novembre 2008.
Il démissionne du parti démocratique du Sénégal en 2008 pour créer son parti, l’Alliance pour la République, l’APR, dans la même année. Il établit un plan de travail en direction des départements, des villes, des communes, des quartiers dans les 14 régions du Sénégal. Pour faire sa campagne et pour pouvoir convaincre la population sénégalaise dans son ensemble. Son slogan de l’époque : « la rupture », une rupture avec le gouvernement en place, celui d’Aboulaye Wade.
Dans ses discours il donne une place prépondérante à l’approvisionnement en denrée alimentaire, les problèmes d’éducation, de santé, de respect des lois constitutionnelles (il avait insisté notamment sur la succession envisagée par Abdoulaye Wade qui voulait placer son fils au pouvoir). Quatre ans plus tard, c’est le grand rendez-vous pour les primaires, l’APR présente son chef de file, Macky Sall. Au second tour des élections présidentielles, le 25 mars 2012, ce dernier emporte 65,80 % des voix. Le 02 avril 2012, Macky Sall en costume cravate de son mètre 92, s’est tenu debout devant le conseil constitutionnel et devant tout la nation Sénégalaise : « Je jure de remplir fidèlement la charge du Président de la République du Sénégal d’observer comme de faire observer scrupuleusement les dispositions de la constitution et des lois de consacré toute mes forces à défendre les institutions constitutionnelles, l’intégrité du territoire et l’indépendance nationale de me ménager enfin aucun effort pour la réalisation de l’unité africaine ».
Il a gagné son pari, Macky Sall est élu pour 7 ans. Le temps file, l’avenir du Sénégal est entre ses mains et celles du gouvernement. Son image est omniprésente et se répand comme une tache d’huile dans les médias. Après 3 ans de mandat, ses discours résonnent toujours dans nos oreilles, comme en période de campagne électorale. Il avait promis à la population sénégalaise la rupture, mais le Sénégal reste confronté à des coupures de courant, d’eau, les grèves cycliques dans l’éducation, la santé, le chômage des jeunes.
Certains disent qu’il n’a pas de vision politique et qu’il fait du camouflage. À travers sa politique il a amené le pays à une nouvelle dynastie, celle des Faye et Sall, qui occupent la majorité des postes. Mansour Faye est ministre de l’hydraulique et de l’assainissement, amis aussi beau-frère du président de la République, Alioune Sall, maire de la ville de Guédiawaye (287.000 habitants) est aussi président des maires du Sénégal. Pour pouvoir concrétiser ses promesses de campagne, il a aussi déclaré sa volonté de réduire son mandat à 5 ans, au lieu de 7. Ce qui pose quelques difficultés alors qu’il est élu pour 7 ans.
15 points pour réformer la constitution
En 2015, alors que tout le monde attend les élections de 2017, l’homme du 02 avril 2012, revient sur ses promesses concernant son mandat. Finalement les élections auront lieu en 2019. Une histoire de temps nécessaire argumente Macky Sall, mais en attendant une grande partie de la population sénégalaise ne voit pas arriver les résultats concrets promis et depuis son accession au pouvoir le Sénégal confronté à des problèmes qui devraient être une politique d’urgence. Une question taraude cependant tous les esprits, car le doute subsiste : y aura-t-il des élections présidentielles en 2017 ?
Du côté des partisans du parti au pouvoir et certains partis de coalition, la ligne est claire, le mandat doit se maintenir à 7 années. Ce propos relève du double langage, il est à la fois vrai si on veut donner de la valeur et du respect aux institutions, mais derrière se cache aussi la volonté de rester en place. En revanche les opposants considèrent que le président ne doit pas revenir sur ses promesses et ils souhaitent que des élections soient organisées en 2017, sinon ils menacent de descendre dans la rue.
En revanche les opposants considèrent que le président de la République n’est pas n’importe qui du coup il doit toujours tenir ses promesses vis-à-vis de la population. D’ailleurs ils souhaitent que des élections soient organisées en 2017 dans un climat tempéré. Ou bien ils vont descendre dans les rues pour manifester et montrer leurs mécontentements. Une grande partie de la population sénégalaise souhaite que le président respecte ses promesses pour être une référence dans le monde, car Macky Sall avait annoncé la réduction de son mandat partout dans le monde (ONU, CEDEAO, OUA, NEPAD…). Tous l’avaient d’ailleurs félicité de cet engagement.
Il y a quelques mois le président de la République, en congrès avec ses alliés, avait précisé qu’il aspirait toujours à sa promesse, mais qu’il ne voulait plus qu’on lui pose cette question de 5 ou 7 ans. En janvier 2016 il a présenté devant le Conseil constitutionnel (appelé les cinq sages), 15 points pour réformer la constitution, la réduction du mandat est au cœur des débats.
Ainsi, le Conseil constitutionnel a donné un avis qui estime que la réduction du mandat ne peut s’appliquer à un mandat en cours. Le président de la République et son gouvernement ont donc convié les citoyens aux urnes pour un référendum sur les 15 points de la réforme, le 20 mars 2016. Mais un point principal occupe tous les débats, celui de la réduction du mandat à 5 ans. L’appel au « non » ou au boycott massif du referendum ainsi qu’une campagne menée par l’opposition autour de « Y’en a marre » vont transformer le référendum en vote de confiance.
Kab

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