9h45, arrivée à Nantes. Récupération des badges et au travail. La Cité internationale des congrès de Nantes est immense. Le monde commence à venir. Une conférence se tient dans le grand auditorium, où seront annoncés les 12 projets votés par les jeunes Européens. Quatre d’entre eux se succèdent sur la scène, chacun accompagné d’un parrain. Ils dévoilent au public les projets sélectionnés, à partir de quatre thèmes.

« Renforcer les liens entre l’Europe et ses citoyens » est un thème présenté par Serenika Assas, qui comprend notamment « la création d’une matière européenne dès l’école primaire et jusqu’au lycée de façon à élargir les cultures de chacun ». Serenika recourt à une métaphore anatomique : « L’Europe a tellement grandi qu’il ne lui reste que la peau et les os, et aujourd’hui nous avons le moyen de lui donner de la musculature. »

Les autres thèmes : « Bâtir une Europe innovante et solidaire » ; Construire l’Europe du développement durable » ; « Positionner l’Europe dans le monde de demain ». Un des jeunes orateurs, Aurélien Mérite, déclare : « Les jeunes sont dans l’ensemble très motivés par la question européenne, l’Europe de demain, c’est nous, il faut que l’on nous prête plus d’attention et qu’on nous donne les moyens d’agir. »

Naturellement, ce ne sont que de souhaits, comme de coutume en de tels congrès. La question de l’immigration, pourtant centrale en termes de vivre-ensemble, est passée à l’as, de même que l’adhésion de la Turquie à l’Union européenne. Sur la question de la diversité – autrement dit l’ « immigration intégrée » ou en voie de l’être – Aurélien y va d’une parole un peu creuse : « L’Europe de la jeunesse sera l’Europe de la mixité sociale et pour y arriver il faut que les jeunes agissent. »

Des actions visant à améliorer la situation des jeunes au sein de l’Union Européenne, il en existe semble-t-il un grand nombre. La jeunesse dispose avec le Parlement européen des jeunes, d’un outil « qui agit au niveau régional, national et international. En son sein, des groupes de travaux se réunissent afin de traiter de questions relatives à l’Union européenne, puis l’étendue des travaux est envoyée au parlement européen qui s’en inspire », nous explique Herminie, membre de ce parlement. Cette assemblée junior, financée partiellement par le Conseil de l’Europe, le ministère de l’éducation nationale et celui de la jeunesse et des sports, est apparemment un bon moyen pour les jeunes de se saisir des problématiques touchant à l’avenir de l’Europe.

Dans l’ensemble, public, invités et organisateurs se disent satisfaits de l’évènement nantais, telle Bernadette, 67 ans: « C’était très, très bien, on sent que ce sont des jeunes qui en veulent, ils sont passionnés et proposent des choses vraiment concrètes. » Mais l’absence de Bernard Kouchner, ministre des affaires étrangères, en a étonné plus d’un. Anne, 63 ans : « Je suis déçue qu’il ne soit pas venu, en plus il ne s’est même pas excusé ! » Anne et Bernadette avouent se sentir autant européennes que françaises. « Nous pensons qu’il faut s’ouvrir. » D’ici à 2020, les 12 projets qui ont été votés devraient être mis en œuvre.

Widad Kefti et Ndembo Boueya (Bondy Blog-touteleurope.fr)

Pour plus de détails sur les contenus de « Paroles d’Européens », les 10 et 11 octobre à Nantes, cliquez ici.

Widad Kefti

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