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Les chaussures maculées de boues, le maire de la commune de Koungou à Majicavo Koropa s’attaque à un amas de déchets qui jonche les abords d’une rivière. « Je ne fais pas semblant hein », dit-il en déblayant. Ce samedi 4 janvier, Assani Saindou Bamcolo a lancé dans sa commune une opération de nettoyage de solidarité à destination des habitants.

Trois semaines après le cyclone Chido, les ordures s’entassent toujours sur quelques trottoirs de la commune. À Longoni, Fatima Mzé Baba, salue l’initiative à laquelle elle prend part. « Il faut qu’on nettoie nos rues pour nos enfants, pour éviter qu’ils tombent malades. » Éradiquer les déchets qui jonchent le sol représente un sacré défi. « Quand j’ai vu cette quantité de détritus, j’ai eu peur, mais que faire ? Je n’ai pas le choix », sourit-elle. Le 101ᵉ département de France subit à présent de fortes pluies après le passage du cyclone.

L’idée, c’est de tout de suite pouvoir venir en aide à la population

Plus loin dans la commune, aux abords de la route, la même détermination est palpable chez les jeunes. « Douka be », 21 ans, porte le surnom d’une supérette bien connue sur l’île. « Dès que j’ai reçu le message sur WhatsApp, j’ai décidé de venir », explique-t-il. Balais, gants et sacs-poubelles sont mis à disposition des habitants venue assainir les rues.

Cette opération est coordonnée par Ambdilfarkour Hibrahim, directeur des services technique de la maire de Koungou. « L’idée, c’est de tout de suite pouvoir venir en aide à la population, d’ouvrir les chemins, de débroussailler… Un travail de longue haleine », expose-t-il. Grâce à des prestataires locaux, les déchets seront acheminés par camion avant d’être triés en fonction du type de matériaux et stockés dans des zones tampons. « Le but, c’est d’être solidaire et de nettoyer tous ensemble », conclut le directeur.

Le plan « Mayotte debout » déjà décrié

Après le passage du cyclone, le plus pauvre département de France panse ses plaies. Cette catastrophe s’est abattue sur un territoire fortement carencé. La semaine dernière, le Premier ministre, François Bayrou, a présenté le plan d’urgence « Mayotte debout » lors de son déplacement. Un plan qui, déjà, suscite la méfiance de responsables politiques et syndicaux.

Les défis de l’archipel sont légion. L’électricité peine à être rétablie et l’accès à l’eau potable représente un problème imminent sur un territoire déjà touché par la crise de l’eau. L’accès aux soins, la rentrée scolaire, la reconstruction de l’habitat sont autant d’urgences et de sources d’angoisse pour les Mahorais.es.

Garantir la protection de tous les enfants de Mayotte

À rebours des priorités sanitaires, le gouvernement a mis l’accent sur l’épineuse question migratoire de l’archipel en promettant la reconduite à la frontière des personnes en situation irrégulière. Dans un communiqué, l’Unicef s’est ému de cette annonce, exprimant « sa profonde inquiétude quant à l’absence de mesures […] pour garantir la protection de tous les enfants de Mayotte. »

Nadhuir Mohamady 

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