Depuis  moins d’un an, le Vélo  est dans Marseille. C’est à peu près l’équivalent du Vélib parisien. Mais à Marseille, la culture de la voiture et du scooter est bien ancrée dans une ville ou le métro s’arrête à 21 heures. Voici ma petite histoire. Je quitte le quartier de la Belle de Mai, qui se trouve sur les hauts de la ville. J’ai rendez-vous au Vieux-Port dans une vingtaine de minutes. Je dois prendre une navette et visiter l’île du Frioul. « Vous êtes obligé d’y aller. C’est super sympa, ça permet aussi de voir le Château d’If, célèbre prison du comte de Monte Cristo. » Quand le tourisme et la culture se rencontrent, on ne peut que s’incliner. C’est décidé, je réserve ma place. Seul problème : comment m’y rendre, car je suis vraiment à la bourre ? Il ne me reste que le Vélib, pardon le Vélo.

Je pars rapidement de la Friche, une espèce d’entrepôt immense qui se trouve à côté du studio ou est tourné « Plus belle la vie », série télévisée qui fait le bonheur des ados. Mais tandis que j’avance, je ne vois aucune station de vélos. Je demande à une jeune femme où je pourrais en trouver. « Mais, il n’y en pas ici, vous êtes dans le quartier de La Belle de Mai, me répond-elle avec un sourire bronzé. C’est bien connu que c’est la zone ici. A Marseille, le centre c’est comme la banlieue, c’est abandonné. Si vous voulez des vélos, vous devez au moins remonter jusqu’à la gare pour en trouver. » Je remercie et pars en courant.

A la gare, je me trouve devant la station… Elle est vide. Tous les vélos ont été pris? « Non, pas du tout », me dit un jeune homme cheveux long et barbe de 10 jours. Il travaille à proximité, dans l’hôtel où nous dormons. « Cette station comme la piste cyclable sont là pour faire jolies. Elles n’ont jamais été mises en service. La première station se trouve en bas du boulevard d’Athènes. C’est un grosse montée, en général les Marseillais ne la remontent pas et comme le samedi le service de répartition des vélos ne fonctionne pas, vous êtes sûr de ne pas en trouver. »

Il n’y a pas à dire, je suis dans la m… Mais un bus arrive, je monte. « C’est 1,70 », me dit le chauffeur avec un léger accent ensoleillé. Il ajoute : « Il n’y a pas de problème, vous descendez au terminus, vous pourrez reprendre le tramway, il vous déposera au Vieux-Port et c’est gratuit, votre ticket vous permet d’y aller. » En cinq minutes, j’arrive au terminus.

Mais le tramway est déjà en train de partir. En bois, vitres irisées vertes, et métal, il a la classe. A l’intérieur, les sièges en bois donnent l’impression d’être agréables. Dommage que je ne puisse les essayer. Il ne me reste qu’à louer un vélo. Malheureusement, la station est vide. Vais-je devoir y aller en courant? Aurais-je le temps d’arriver à la navette. Heureusement, il reste une institution marseillaise qui a traversé les époques. J’aperçois un taxi à la station. Je monte, « je vais au Vieux-Port s’il vous plaît ». J’accroche ma ceinture, j’ai peur…

Axel Ardes (au festival PPJ)

Axel Ardes

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