Samedi soir, je me suis enfin décidé à aller voir jouer notre équipe de handball. Ça fait plusieurs années, déjà, que Tremblay-en-France a rejoint l’élite, et je m’étais promis de les soutenir en assistant au moins une fois à l’un de leurs matchs. C’est choses faite et bien faite, puisque, après deux fois trente minutes de jeu et quelques palpitations cardiaques, j’ai perdu ma voix pour la bonne cause : sur le fil, « on a gagné » contre l’USAM Nîmes Gard, par 25 à 24. Je n’avais pas beaucoup plus d’oreille non plus, à cause des tambours et autres trompettes du club des supporters. Mais l’essentiel était acquis, le TFHB (Tremblay-en-France Handball) avait remporté son match de championnat lors de la 22e journée.

Bien décidé à rencontrer celui qui fait l’honneur de sa ville depuis quelques temps déjà, l’ailier droit de l’équipe, Samuel Ugolin, j’ai poliment apostrophé monsieur le maire, François Asensi, qui m’a aiguillé vers le directeur des sports de Tremblay, Michel Bodart. Celui-ci, tout à fait enclin à accéder à ma requête, a patiemment attendu à mes côtés la sortie des joueurs du vestiaire. Pendant l’attente, il se propose de me présenter le directeur du club, Jean-Pierre Trelcat, que je félicite et avec qui je converse des résultats du club.

Puis, je vois arriver Samuel Ugolin (ci-contre), qui accepte de répondre à mes questions. Je ne m’en rends pas compte encore, mais j’ai en face de moi mon ancien animateur « jeunesse ». Originaire de la cité des Grands ensembles, avenue de la Paix plus précisément, le jeune homme a grandi, étudié et fait ses gammes au handball à Tremblay-en-France. Il m’explique avoir commencé le hand en 1992 et n’avoir connu qu’un club dans toute sa carrière, de la catégorie des benjamins à celle des seniors. Aujourd’hui professionnels, lui et ses coéquipiers s’entraînent huit fois par semaine. Modeste, accessible, il n’oublie pas « d’où [il] vient ». Il a vécu l’ascension du club, a connu la nationale 3 en 1998, jusqu’à l’accession à la division 1 en 2005. En attestent les photos vieillies retraçant l’historique du club hébergées sur le site.

Actuellement 3e en championnat, derrière Montpellier et Chambéry, Samuel m’avoue que décrocher le titre ne sera pas chose aisée étant donné que les deux équipes « n’ont que des internationaux et une meilleure profondeur de banc que nous ». Mais il ajoute toutefois : « J’espère être encore au club le jour où ça arrivera. » A 29 ans, le gaucher est encore engagé pour deux ans avec le club. Il aimerait finir sa carrière au TFHB, « ce serait un beau cadeau », dit-il.

Lorsque j’évoque avec lui l’équipe de France, il me répond perplexe, mais avec un sourire au coin des lèvres, que son concurrent direct est le jeune et talentueux Luc Abalo, joueur de la Ciudad Real. Si ses chances de rejoindre les Experts sont minces, il demeure pour sa ville un exemple de réussite et de simplicité. Nous lui souhaitons bonne chance, ainsi qu’à ses coéquipiers, pour mercredi et la demi-finale de coupe de France contre Chambéry.

Et parce que l’on ne peut pas évoquer l’histoire du TFHB sans mentionner le nom de Thierry Ngninteng, pivot de l’équipe, décédé d’un accident de la route le 20 novembre 2005, j’ai une pensée particulière pour celui qui portait le numéro 93, par amour pour son département.

Killian Barthélémy

Photos : M. Jeanne

Killian Barthélémy

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