Le froid me pousse dans un petit troquet au coin de la rue de Versailles, à Bondy Nord. Au bar, un inconnu me dévoile ses projets. Mustafa Maouloudi (en photo), habitant du quartier, a monté en septembre dernier l’Association Bondynoise de Transport pour Handicapés, dont il est président. Subventionné par le Fond Social Européen à raison de 26’000 euros les six premiers mois et investissant beaucoup de fonds personnels, il propose à 13 handicapés de Bondy les services de trois chauffeurs, une secrétaire et quatre véhicules.

 

Il existait auparavant une association semblable qui du jour au lendemain a disparu. Travaillant alors comme surveillant de nuit dans des homes pour handicapés, Mustafa s’est lancé dans une aventure courageuse, mais non dépourvue d’obstacles. Pour transporter des handicapés moteurs, il faudrait équiper ses véhicules en fonction: 18’000 euros pour adapter chaque voiture.  Pour gérer son affaire, il lui faut un local permanent et accessible, au rez-de-chaussée. Deux écueils qui l’empêchent de répondre à une demande croissante. Aux centres « Diapason », rue de Strasbourg, et « Coutrou », le long de la N3, viendront s’ajouter deux centres qui vont ouvrir prochainement. On continue de faire venir des équipe des alentours, mieux équipées, mais plus chères et moins disponibles, voire même des ambulances ou des taxis, inappropriés. Il désire investir dans l’achat d’un camion 9 places (570’000 euros), mais n’en a pas les moyens. Pour concrétiser ses ambitions, il espère un coup de main de la mairie, qui, selon lui, « investit trop dans la culture et pas assez dans le social ».

 

Bonne chance Mustafa!

 

 

 

Par Blaise Hofmann

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Blaise Hofmann

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