Ce week-end, une brocante était organisée dans le centre de Bondy, dans la journée de dimanche, de 6 heures à 18 heures. 

Comme beaucoup de ville de banlieue, Bondy cède à la mode des brocantes et des vide- greniers. Il est vrai que c’est un moyen  qui permet non seulement de se débarrasser d’une partie des objets devenus inutiles et en même temps d’arrondir ses fins de mois de manière plutôt conviviale.

 

La place était noire de monde aux environs de 15 heures, et il était assez difficile de se faufiler entre les stands. Mais une fois dans le bain, l’on parvient à trouver les techniques pour dénicher l’objet rare. L’objet rare, c’est ce pour quoi Henri, 48 ans, s’est déplacé aujourd’hui : un disque vinyle du groupe mythique des années 1960, les Beatles, «  un coffret collector rare titré ‘ The Beatles collection ‘ qui peut monter jusqu’à 1 500 euros ! ». Henri n’est pas de Bondy mais du XVIIIème arrondissement de Paris, il fréquente les brocantes franciliennes chaque fois qu’il le peut et nous confie : « Qui sait ? Peut-être que je trouverais le collector ici à Bondy, et pour pas cher ».

Non très loin de là, une sympathique dame occupe un charmant emplacement où s’entassent divers objets de décoration et apparemment, elle est une habituée, la dernière brocante qu’elle ait faite ayant eue lieu  à Tremblay-en France. Pour elle, la brocante n’est pas une question de profit économique mais plutôt de profit humain : « des gens qui vont et viennent, des curieux, des jeunes et des moins jeunes, des bonjours et des sourires tout au long de la journée, un vrai bonheur »

Il est vrai que la gaieté s’est emparée de la rue Pollissard ce dimanche. Il y a même un petit groupe de jeunes enfants qui tient un stand improvisé. Ils y ont déplié un petit tapis et y ont disposé des jouets de garçons, « ben oui, on n’a plus l’âge de jouer aux gadgets, on espère qu’on va  gagner un peu pour nous offrir une Gameboy qu’on se fera tourner entre-nous » espèrent Moussa et ses amis. A 18 heures passées, malgré le monde encore présent sur place, les brocanteurs remballent le peu d’invendus, tous satisfaits mais tout de même un peu exténués par cette journée. Le sourire aux lèvres, une jeune adolescente est toute fière d’avoir trouvé des rollers pour quatre malheureux euros. 

Et dire qu’au courant de l’été 2005, une loi dite Loi Dutreil a été proposée sous l’impulsion des syndicats de professionnels de la brocante qui se sentaient concurrencés par les brocanteurs particuliers. Faut-il empêcher cette pratique qui permet de recycler une bonne partie des objets fabriqués par notre société de consommation ?


Par Hanane Kaddour

Hanane Kaddour

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