Je me rends à la mairie de Montreuil où tous les lycéens de la ville se sont donnés rendez-vous. La place est noire de monde : à vue d’œil, la mobilisation semble bien plus importante que les fois précédentes. Peut-être 1000 personnes sont réunies, et parmi elles des étudiants, des parents d’élèves, des syndicats, des professeurs grévistes, etc. « Je suis impressionnée par le monde aujourd’hui », n’en revient toujours pas Sophie, lycéenne à Eugénie Cotton. Maintenant, direction le métro pour se rendre à Paris.

A l’entrée, se trouvent deux agents RATP qui tentent de canaliser le flux des manifestants. Pour l’occasion, la régie aura débloqué dans l’urgence deux rames de métro pour éviter l’engorgement de tout le système. Changement à Nation, puis arrivée à Châtelet : là encore, l’ensemble des quais dans cet enchevêtrement de lignes sont blindés ! Malheureusement, certains jeunes s’en prennent aux distributeurs d’alimentation. Je tente de les calmer, lorsque des agents de polices de la régie munis de matraques s’avancent vers eux : les jeunes délaissent les machines pour les policiers qui finiront par reculer devant le nombre. Mais tout le monde retrouve son calme et continue son chemin vers la station Luxembourg.

Arrivés au point de ralliement, nous tentons péniblement de gagner la sortie vers le Jardin du Luxembourg. Un agent de la RATP essaie de faire sortir la foule sans heurts ; une porte vitrée a été brisée par des manifestants. Je lui demande alors si ce flot de lycéens dure depuis longtemps : « Environ une heure et demie », répond-t-il, concentré à sa tâche. Une fois dehors, une foule comme jamais se déverse sur le boulevard. J’ai beau lever les pieds, je n’en vois ni le début ni la fin ! Voilà un mouvement de grève qui ne cesse de gagner en mobilisation.

Axel Ardes

Axel Ardes

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