La semaine dernière je me suis présenté pour une embauche à la SNCF pour le tram train. La ligne qui rejoint Bondy à Aulnay va bientôt ouvrir et la SNCF recherchait des agents commerciaux. Ce poste était intéressant car il y avait trois métiers en un : l’accueil du passager, le contrôle des titres de transport puis la sécurité des usagers. La mission devait commencer le mois prochain par une formation à Nanterre de 4 mois. Le salaire était de 1400 euros brut. La SNCF souhaitait embaucher des jeunes qui habitent tout prêt de la ligne. Ca tombait bien, j’habite Bondy et cette ligne, je la connais par coeur car c’est la ligne de mon enfance. Après les agressions répétées les mois précédents, j’avais lu et entendu que le directeur de la SNCF voulait embaucher des jeunes de banlieue mais encore une fois, pour moi, ça n’a pas marché. Vous savez Monsieur le président, que beaucoup de jeunes ont des traces dans le B2 (deuxième volet du casier judiciaire) et c’est le même problème pour Air France. Certains jeunes partent avec un gros handicap même lorsqu’ils ont commis de petites bêtises dans leur jeunesse. Ne faut-il pas leur donner une nouvelle chance ? Alors Monsieur Gallois, quand vous promettez quelque chose, veuillez respecter votre parole jusqu’au bout et enlever les barrages à vos recrutements parce que en banlieue beaucoup de jeunes rêvent d’une seule chose, pouvoir au moins une fois dans leur vie prouver qu’ils peuvent travailler honnêtement et avoir des projets. Pouvoir avancer comme tout le monde et n’oubliez pas que sans les parents de ces enfants il n’y aurait pas de rail. Sachez aussi que le diplôme ne fait pas l’homme et si certains jeunes ont arrêté l’école très tôt, comme c’est mon cas, c’est qu’ils ont eu un problème à un moment de leur vie. En banlieue, on dit que la parole fait l’homme et quand on tend la main vers l’autre, il n’y a que des choses positives qui vous reviennent. A bon entendeur !!
Par Kamel M. El Houari