Les banques sont les stars de 2010 ! Toutes les réprobations se sont abattues sur elles. Leur image n’était déjà pas sensas avant la crise, là, on s’est demandé si le peuple affamé n’allait pas partir tambour battant et balais brosse à la main pour casser du « conseiller financier », façon prise de la Bastille. Le « king » Cantonna a alors eu une idée. Pensant que sa notoriété suffirait à créer une lame de fond qui emporterait un système décrié, il a appelé les Français à retirer leurs économies des banques. Résultat, pas même une vaguelette. Il l’avait mauvaise, l’ancien Mancunien.
Mais ne lui en tenons pas rigueur. Même les puissants de ce monde, comme Obama (malgré sa réforme de Wall Street en juillet, sensée limiter les « excès » financiers) ou encore Sarkozy, ont essayé sans succès de couler les paradis fiscaux. Trop dure, la bataille navale ! Trop fortes, les banques ! On va peut-être voir apparaître dans les rayons « jouets » pour Noël, aux cotés de Superman ou de la fée clochette, une panoplie de conseiller financier avec la cravate, le badge et le dentier pour le sourire bright impec’, faisant ainsi naître des vocations chez nos bambins.
Si José Bové, qui a démonté à mains nues un Mac Do, ne s’est pas frotté à une agence au logo vert et blanc, c’est parce qu’il savait, le bougre, à quoi s’attendre. Qu’est-ce qu’il a dû rigoler, Jojo, devant sa télé en regardant pipe dans une main et tartine de chèvre chaud dans l’autre, les déambulations de son pas pote Sarko au G8 de Muskoka, qui n’est pas le nom d’une glace, mais celui d’un endroit d’habitude assez paisible, en Ontario.
Au final, seuls des braqueurs ont réussi à pénétrer le système de sécurité des banques à coups de voitures béliers et d’explosifs. Cette année comme les précédentes, il y en a eu, des attaques de fourgons et de distributeurs. Marseille, Villiers-sur-Marne, Aulnay-sous-Bois et Dugny pour les plus récents. Et après on nous demande d’aller à l’école… A la manière de Jospin aux Guignols de Canal Plus, je claquerai la porte de 2010 en ne disant qu’une chose : « Pays de merde ! »
Aladine Zaïane