Chaque année, c’est le même dilemme pour les étudiants. Partir en vacances, changer d’air ou travailler pour financer ses projets et ses études. Un an en Ile-de-France sans s’aérer la tête, « tu deviens fou ! Cette année, c’est décidé. Je prends un mois de vacances à Stockholm, j’ai fait que travailler ces dernières années » affirme Mickaël, étudiant. D’autres jeunes vont devoir faire un choix, celui de condamner leur été pour bosser. Certains, à peine les examens terminés, pensent déjà à la dure rentrée prochaine.
« Alors tu faits quoi cet été, tu t’en vas ou tu taffes ?! » Pas le temps de se reposer, Mamadou, 20 ans a déniché un job d’été à l’aéroport comme bagagiste, « j’ai une grande envie de partir d’ici, mais résigné, il confie, la première chose à laquelle je pense c’est mettre de l’argent de côté pour payer mes études et les dépenses d’un jeune de 20 ans ».
Abraham, quant a lui, n’est pas partie dans son pays d’origine depuis des lustres : « J’aimerai partir voir mes grands parents en Guinée mais les billets sont trop chers, je vais bosser dans une boîte de nettoyage cet été ». Certains étudiants ne se pose même pas cette question, puisqu’ils travaillent toute l’année pour financer leurs études et leurs dépenses. Yasin 20 ans, a passé son année entre la fac et un supermarché connu. Les résultats de ses examens sont tombés, il passe au rattrapage. « En réalité, c’est super difficile de concilier études et travail, et sincèrement je pense que ça se ressent dans mes résultats ».
Des contre-exemples existe, comme celui de Mickaël. Lui aussi avait un emploi dans un cabinet dentaire comme secrétaire à mi-temps. Cependant, il précise que « ce job est plutôt cool, et avec mon emploi du temps ultra chargé de la fac, un job plus envahissant ne m’aurait pas convenu ». Amada, 18 ans, veut obtenir son permis de conduire pour cet été, « c’est un gros budget, je passe mon bac pro ce mois-ci. Mais je n’ai d’autres choix que de travailler directement pour le financer ».
D’autre, plus audacieux ont trouvé des emplois saisonniers situés dans des endroits touristiques. Faire les vendanges dans le sud au mois d’août est une manière de prendre un bout de vacances. Saïd en a fait l’expérience l’année dernière. Et il est près a repartir. D’autres plus « chanceux » profitent de la famille à l’étranger. Pour Emmanuel, ce sera l’Angleterre, hébergé chez une tante, « un moyen de perfectionner mon anglais », une manière de joindre l’utile à selon lui.
Si l’emploi des jeunes est une priorité pour le nouveau Président de la République, il reste que ce genre d’emploi est visé pas les étudiants sur du court-terme. Au final, les étudiants salariés condamnent leur réussite. Bon nombre d’entre-eux quitte l’école avant la fin de l’année sous le poids de la pression, les plus concernés étant ceux issus de classes populaires.
Amine Benmouhoub